Le coronavirus est-il l'occasion pour le télétravail de se démocratiser ? Alors que le Covid-19 progresse dans toute la France, et atteint désormais 4.500 personnes, de plus en plus d'entreprises demandent à leurs salariés de recourir au travail à domicile. S'il peut apparaître comme une solution pour contrer la propagation du coronavirus, son recourt était plutôt en train de stagner jusque-là, selon Anne-Sophie Godon, auteur de "Manager le travail à distance et le télétravail : culture, méthodes, outils". Mais la crise sanitaire que traverse le pays pourrait bien rebattre les cartes.
Une pratique qui stagne
Invitée du "Grand journal du soir" dimanche, la directrice innovation chez Malakoff Humanis s'appuie sur une enquête qui montre "une stagnation du nombre d'entreprises qui proposent du télétravail de manière régulière en décembre 2019", soit à l'aube de la pandémie de coronavirus. Il y a "une réduction assez significative du nombre de jours télétravaillés, entre décembre 2018 et décembre 2019", de "7 à 6,4 jours en moyenne".
Vers une deuxième vague de développement
Anne-Sophie Godon estime toutefois que la "période difficile que l'on traverse" va contribuer nécessairement à "une deuxième vague pour son développement". D'autant que la pratique a déjà fait ses preuves, notamment lors des grèves contre la réforme des retraites.
"Quand c'est organisé, on a des bénéfices importants pour les salariés, mais aussi pour les dirigeants", pointe l'experte. Quand les employés pointent "une meilleure conciliation entre la vie personnelle et professionnelle, des bénéfices sur la santé (moins de fatigue, plus de sommeil) et même d'un point de vue financier, les patrons voient une meilleure autonomie, une productivité accrue, voire même une qualité de service supérieure dans certains cas".
Mais il y a tout de même une ombre au tableau du télétravail : la garde des enfants en bas âge. Anne-Sophie Godon convient que devoir le pratiquer "sans solution de repli, ça risque d'être compliqué pour beaucoup de familles".