L'opposition de gauche à la mairie de Marseille a dénoncé lundi l'octroi d'une subvention de 150.000 euros pour l'accueil du concours Miss France, la majorité répondant que la ville en sortirait bénéficiaire, en termes financier et d'image.
Dans une délibération adoptée lundi, la ville dirigée par Jean-Claude Gaudin (LR) a décidé de verser 150.000 euros pour l'accueil de l'édition 2020, le 14 décembre prochain. "Cette élection est un rendez-vous annuel national qui illustre l'élégance à la française tant admirée par le monde entier", souligne le texte.
Une ville encore traumatisée par le drame de la rue d'Aubagne
La gauche, PS et PC notamment, a dénoncé l'octroi de cette somme, dans une ville encore traumatisée par l'effondrement de deux immeubles dans la rue d'Aubagne, fin 2018, qui a fait huit morts. La ville "se moque des besoins de ses habitants, ferme des théâtres, diminue les moyens des bibliothèques et essaie de donner une image positive par le strass et les paillettes" avec "une vision rétrograde des femmes", a lancé le communiste Jean-Marc Coppola. "Même si les Français aiment Miss France, il ne faut pas faire deux poids deux mesures", a renchéri Samia Ghali (PS), selon laquelle, en tout, Marseille ne verse que 48.000 euros à 16 associations qui œuvrent pour le droit des femmes."
"Une excellente opération qui va rapporter plus que cela ne va coûter"
"On peut aimer Miss France ou pas, mais on ne peut pas nier l'intérêt pour la ville de Marseille de les recevoir", a répondu le chef de la majorité LR, Yves Moraine. Il s'agit "d'une excellente opération (qui) va rapporter plus que cela ne va coûter". La ville va récolter l'équivalent des 150.000 euros versés en subventions grâce aux billets d'entrée à la soirée des miss, a-t-il détaillé, et Marseille va être valorisée pendant "plusieurs heures de prime time sur TF1". Le concours va aussi engendrer 1.500 nuitées touristiques.