Le cardinal Philippe Barbarin doit être reçu lundi matin au Vatican par le pape François pour lui remettre officiellement sa lettre de démission. Une volonté de démissionner annoncée après la condamnation en première instance du cardinal à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'agressions pédophiles commises envers des scouts par un prêtre de son diocèse, le Père Preynat. Mais le souverain pontife pourrait se donner plusieurs semaines avant d'accepter ou non la démission.
Le cardinal tient à démissionner... "Le pape est confronté à un dilemme", explique ainsi son entourage. Il pourrait être tenté de refuser la démission du cardinal Barbarin. Et c'est d'ailleurs la grande crainte des proches de l'archevêque de Lyon. "Il faut que l'Eglise de Lyon passe à autre chose", expliquent-ils. Mais surtout, c'est Philippe Barbarin lui même qui ne veut plus continuer. Il est trop épuisé, disent-ils. Selon nos informations, sa lettre de démission a même été adressée à Rome 15 jours avant le jugement. Philippe Barbarin voulait absolument quitter le diocèse de Lyon, qu'il soit condamné ou pas.
... Mais le pape veut temporiser. Le problème, c'est que le cardinal Barbarin a fait appel de son jugement, ce qui a rallongé la procédure judiciaire. Or le pape François l'a toujours affirmé : une démission avant l'issue d'un procès serait "un contresens, une imprudence". Il n'y aura donc pas de décision avant que la justice soit définitivement rendue. Ce qui pourrait prendre des mois voire un an. Ce que redoutent le plus ses proches, c'est la solution de compromis. Le pape pourrait nommer un administrateur pour gérer le diocèse jusqu'à l'appel. Une chose est sûre : Philippe Barbarin devrait dans tous les cas rester cardinal, c'est a dire électeur du prochain pape.