Le forain Marcel Campion a obtenu mardi la condamnation pour diffamation du Canard enchaîné, pour un article évoquant les "coups de sang" de "l'ami Marcel" et sa propension à gérer ses différends "à coup de barre de fer". Le tribunal correctionnel de Paris a condamné le directeur de publication de l'hebdomadaire satirique à une amende de 500 euros pour "diffamation publique envers un particulier". L'auteur de l'article incriminé a écopé de la même peine pour complicité de diffamation.
"Volonté de nuire". Ils ont en outre été condamnés à verser solidairement 1.000 euros à Marcel Campion et un euro symbolique de dommages et intérêts à ses sociétés Fête loisirs et Loisirs associés, constituées parties civiles. Il incombe également aux condamnés de régler au plaignant 2.500 euros de frais de justice. Marcel Campion s'est immédiatement félicité de cette décision, concernant un article de début 2016, qui avait, selon lui, "permis au parquet" d'ouvrir une information judiciaire contre lui. "Cette volonté de nuire organisée et reprise par d'innombrables médias différents m'a valu immédiatement aussi l'écartement des contacts avec la mairie de Paris qui, au vu de cet article diffamatoire et l'ouverture d'enquêtes" a conduit à la décision "d'arrêter le plus beau marché de Noël de France aux Champs-Elysées et la roue de Paris à la Concorde", a-t-il écrit dans un communiqué.
Mis en examen. Le parquet de Paris avait ouvert en octobre 2015 une enquête préliminaire avant de confier en juillet 2016 une information judiciaire au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke, notamment sur des soupçons de favoritisme et de blanchiment de fraude fiscale. L'enquête s'intéresse notamment aux conditions d'octroi par la ville de Paris des emplacements des attractions exploitées par ses sociétés, en particulier la Grande roue de la place de la Concorde et le marché de Noël des Champs-Elysées. Deux attractions arrêtées par la mairie. Dans cette procédure, le juge a mis en examen en mai 2017 Marcel Campion pour "recel de favoritisme" et "abus de biens sociaux" et la Ville de Paris, pour "favoritisme" en novembre. Les deux camps contestent les faits.