Le groupe pharmaceutique Sanofi ne pourra pas rouvrir son usine chimique de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, dont la production a été suspendue lundi, tant qu'il ne sera pas en conformité en matière de rejets toxiques, a annoncé mardi le gouvernement.
Une reprise d'activité soumise à conditions. "Toutes les conditions en matière d'émissions et d'absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunies pour que l'État puisse autoriser une reprise de l'activité du site", indique un communiqué du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et de la ministre de la Santé Agnès Buzyn. "Des prélèvements et analyses seront effectués par des laboratoires indépendants sur le site et dans son voisinage pour s'en assurer", poursuit le texte.
Des rejets de polluants très importants. En avril 2018, après un contrôle de l'inspection des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE), le gouvernement avait donné trois mois à Sanofi pour se conformer à la réglementation, sous peine de fermeture administrative. Mais depuis dimanche, l'usine de Mourenx qui compte une cinquantaine de salariés et qui produit la le médicament anti-épileptique Dépakine, est au cœur d'une grosse polémique environnementale.
Selon l'association France Nature Environnement (FNE), qui compte prochainement déposer plainte, le site rejette des "matières dangereuses à des taux astronomiques". Pour la FNE, l'usine émet cinq composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l'air, à des taux 7.000 fois supérieurs que la norme autorisée. Lundi soir, Sanofi avait annoncé l'arrêt immédiat de la production dans cette usine.