Mardi, Total a été assigné en justice pour inaction climatique. C'est la première action en ce genre intentée contre une entreprise française. Les maires de plusieurs communes, notamment Grenoble et de Grande-Synthe, ainsi que cinq ONG ont saisi le tribunal de Nanterre afin d'obliger la multinationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
450 millions de tonnes de CO² par an
Total est dans le viseur car le groupe figure parmi les vingt plus gros pollueurs au monde, selon un classement validé par les scientifiques du GIEC. Il émet 450 millions de tonnes de CO² par an, soit l'équivalent des émissions annuels de toute la France, selon les ONG et les élus qui l'attaquent en justice.
Patrick Jarry, maire de Nanterre, est l'un d'entre eux. "Je crois que les citoyens ont ce sentiment-là. On demande beaucoup aux habitants, on les interpelle sur leur mode de vie, sur ce qu'ils devraient changer", assure l'élu communiste au micro d'Europe 1. "Mais tout le monde a le sentiment que, par contre, dans les principales activités des grands groupes, rien ne change. On continue comme avant, à sortir et produire du pétrole", poursuit-il.
Des chiffres contestés par la direction
L'objectif de cette action en justive est de contraindre Total à se conformer aux accords de Paris sur le climat par des actions concrètes pour réduire ses émissions de CO², dès les six prochains mois. De son côté, la direction du groupe a affirmé à Europe 1 qu'elle contestait ces chiffres d'émission de gaz à effet de serre. Les avocats de Total attendent de connaître le fondement des assignations en justice pour prendre la parole.