"Miaou ?" "Mais oui, aucun problème mon chaton !" Pourra-t-on un jour parler à nos chats ? Des chercheurs de l'université de Lund, en Suède, viennent d'obtenir une subvention pour lancer une étude inédite, étalée sur cinq ans, sur le langage des chats, raconte ici le New York Magazine. Des linguistes, avec lesquels vont collaborer des comportementalistes animaliers, un zoologiste et un vétérinaire, tenteront de percer le mystère des miaulements et de leur sens. L'objectif ? Mieux comprendre comment les félins communiquent entre eux… et comment ils peuvent interagir avec l'homme.
Amical ou énervé ? Les chercheurs, principalement des experts du langage, vont étudier la "prosodie" de l'animal, c’est-à-dire l'inflexion, le ton, la tonalité, l'intonation, l'accent et la modulation des miaulements. Voici comment le New York Magazine définit cette technique, qui peut aussi parfois servir à comprendre les Hommes : "Si vous entendez un échange étouffé dans la chambre voisine, par exemple, vous ne pouvez pas être en mesure de déterminer des mots. Mais la prosodie peut vous aider à déterminer si c'est un échange amical ou agressif". Et selon ces spécialistes suédois du langage, cette technique peut aider à identifier les différences dans les tons des miaulements, et ainsi savoir s'ils servent à communiquer du plaisir, un besoin, un remerciement, de la gêne ou de la colère par exemple.
Les chats ont-ils des accents ? Les linguistes tenteront également de déterminer s'il y a une différence de tonalité entre la manière dont un chat s'adresse à un autre chat, un autre animal ou un humain. Si c'est le cas, l'équipe tâchera de comprendre comment les chats perçoivent la parole humaine, s'ils préfèrent une tonalité à une autre, une manière de parler à une autre, une voix aiguë ou une voix grave etc. Les chercheurs essaieront enfin de corroborer une de leur hypothèse : les chats auraient des "accents", en fonction de leur région ou de leur race, comme les baleines, les vaches et certains singes par exemple. Un chat sudiste comprendrait mieux un autre chat sudiste… et peut-être même un humain sudiste!
A quoi ça sert ? L'une des finalités de l'étude est de trouver un moyen de mieux interagir avec les chats. "Si vous savez comment interpréter les vocalisations, vous pouvez lire les états mentaux des animaux", explique Robert Eklund, l'un des chercheurs suédois au New York magazine. Les scientifiques ont en effet en tête d'autres études, selon lesquelles la présence d'un chat à domicile peut diminuer le stress, l'anxiété, voire la dépression et la pression artérielle. Mais tous les chats n'ont peut-être pas les mêmes effets sur tous les êtres humains. Leur humeur, leur complicité et leur taux de câlins peuvent changer la donne. En apprenant à mieux interagir avec eux, on peut "les aider à devenir des animaux thérapeutiques plus efficaces", assure Robert Eklund. Un jour, votre médecin vous dira peut-être : "vous avez la voix grave et l'accent corse ? Procurez-vous un chat de gouttière".