La cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme, organisée depuis 18 ans par les associations, a eu lieu lundi matin à l'Hôtel national des Invalides, à Paris, en présence du président de la République, François Hollande, et de nombreuses autres personnalités politiques.
Les principales informations à retenir :
- François Hollande a annoncé une réforme du système d'indemnisation des victimes du terrorisme.
- De très nombreux politiques étaient présents, membres du gouvernement ou de l'opposition.
- Cet hommage était organisé par la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, l'Association française des victimes du terrorisme et par l'Association 13 novembre : Fraternité et Vérité.
Les ressources du Fonds de garantie "revues". Durant cet hommage organisé par la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), l'Association française des victimes du terrorisme et par l'Association 13 novembre : Fraternité et Vérité, François Hollande a annoncé une réforme du système d'indemnisation des victimes, indiquant que les ressources du Fonds de garantie seraient "revues" et que l'État "s'en porterait garant dans la durée".
Le chef de l'État a également affirmé qu'il était du "devoir de l'État de répondre à toutes les questions" sur "chaque attentat", "y compris sur son propre rôle". "Une fois le pire advenu, l'État doit être exemplaire dans ses réponses, dans ses procédures et dans ses réactions", a-t-il déclaré aux Invalides, devant les familles de victimes d'attentats. Le président a aussi annoncé des moyens supplémentaires pour la lutte antiterroriste. "Nous devons pérenniser l'action qui a été engagée, je parle bien sûr de tous les moyens pour prévenir les attentats, pour les dissuader, pour les empêcher, et c'est un travail constant qui appellera des moyens encore supplémentaires au-delà même de ce que j'avais décidé pour les renforcer", a-t-il dit.
Des victimes de huit attentats. Sous une pluie fine, plusieurs centaines de personnes ont afflué lundi matin dans les jardins de l'Intendant aux Invalides, lieu de cette cérémonie, empreinte d'émotion, organisée depuis 1998 par les associations. Des proches de victimes ou des rescapés ont pris la parole pour chacun des huit attentats commis depuis 1989. Pour celui du 13 novembre, outre Georges Salines, président de l'association 13 Novembre, un représentant de l'association Life for Paris, qui a pris part à l'organisation de la cérémonie, a lu un texte citant différentes victimes débutant chaque fois par "Je suis", rappelant le fameux "Je suis Charlie" .
Une cérémonie très politique. Outre le président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls, de nombreux ministres et personnalités de tous bords politiques, le visage grave, étaient présents pour cet hommage organisé à moins de huit mois de la présidentielle. Assis au premier rang, l'ex-président Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, voisinait, ses rivaux, les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon, ou le président du MoDem, François Bayrou. "J'attends que les familles de victimes et les victimes elles-mêmes se sentent mieux entourées", a expliqué le dirigeant centriste.
"Un nombre inégalé de victimes". Depuis 1998, l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT) et la Fenvac se réunissent le 19 septembre, jour de l'attentat en 1989 contre un avion DC-10 français de la compagnie UTA au-dessus du Niger, devant la statue-fontaine de "La parole portée" aux Invalides. Il s'agit du seul monument parisien dédié aux victimes du terrorisme. Mais, depuis l'an dernier, la France a basculé dans une nouvelle ère, avec "un nombre inégalé de victimes du terrorisme", souligne Stéphane Gicquel.
Le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts), le 15 janvier 2016 à Ouagadougou (30 morts dont deux Français), le 13 mars à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire (19 morts, quatre Français), le 22 mars à Bruxelles (32 morts, un Français), le 1er juin à Gao au Mali (quatre morts, un Français), le 13 juin un policier et sa compagne assassinés chez eux à Magnanville (Yvelines), le 14 juillet à Nice (86 personnes tuées sur la promenade des Anglais). Enfin, le 26 juillet, un prêtre est égorgé dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Victimes psychologiques indemnisées aussi. La secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a assuré lundi matin sur Europe 1 que le gouvernement indemniserait les victimes psychologiques de l'attentat de Nice du 14 juillet dernier. Elle a cependant rejeté l'idée d'instaurer une journée unique "dédiée à la commémoration des victimes du terrorisme" ainsi que la création d'un statut unique de victimes. Selon elle, cela "ne répond pas aux besoins des victimes. Il n’y a jamais deux victimes qui se ressemblent, il n’y a jamais deux attentats qui se ressemblent, il n’y a jamais deux drames qui se ressemblent", a-t-elle expliqué qu micro d'Europe 1.