Qu’y a-t-il dans le journal intime de l’Abbé Pierre de Castelet ? La question intéresse trois hommes qui accusent ce prêtre du Loiret d’agressions sexuelles lors d’un camp d’été en 1993. Il y a cinq ans, une instruction a été ouverte, le Père de Castelet a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans et un carnet a été saisi lors des perquisitions à son domicile.
Un carnet entièrement crypté, jamais traduit par la justice et que les victimes ont réussi à récupérer il y a quelques jours. Elles demandent que ce journal intime soit rapidement versé au dossier, car le juge va clore l’instruction d’ici fin janvier.
"Des traits, des bâtons, des symboles". Les victimes, qui ont créé une association, sont persuadées que ce journal crypté contient des informations qui pourraient compléter leurs accusations. Pour l’instant, elles font face à 300 pages manuscrites, avec quelques lignes pour chaque jour entre 1993 et 2000. À chaque fois, seule la date est lisible. Le reste est un mélange inconnu de signes et de langues anciennes.
"Pour chaque passage, il y a 4-5 lignes de caractères calligraphiques avec des traits, des bâtons, des symboles… Ça s’inspire probablement des codes utilisés dans les transmissions. Mais il semblerait que le père de Castelet modifiait aussi le code au fur et à mesure de l’écriture", précise Philippe Cotin, l’une des parties civiles.
Très précis sur son emploi du temps. En garde à vue, l’abbé avait accepté de traduire une page dans laquelle il ne relate rien d’intime. Toutefois, il se fait très précis sur son emploi du temps et sur les gens qu’il rencontrent. Les victimes espèrent ainsi y trouver les éventuels rendez-vous du prêtre avec sa hiérarchie, ce qui permettrait de savoir s'il avait été convoqué après leurs signalements. Mais pour cela, il faudra réussir à déchiffrer le code.