Christian Chouviat lors d'une marche en hommage à son fils. 2:18
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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a provoqué une polémique en déclarant qu’il "s’étouffe" quand il entend le terme "violences policières". Le père de Cédric Chouviat, livreur mort lors d’une interpellation, a vertement critiqué cette sortie maladroite sur Europe 1.
INTERVIEW

Gérald Darmanin est à nouveau au cœur de la polémique. Le ministre de l’Intérieur a déclaré mardi, devant la commission des lois de l’Assemblée, qu’il "s’étouffe" en "entendant le mot ‘violences policières’", provoquant la colère de la famille de Cédric Chouviat. Le livreur de 42 ans est mort en janvier dernier lors d’une interpellation, après avoir dit neuf fois "j’étouffe". "Comment on peut dire ça quand on est le premier flic de France ? C’est scandaleux. Il a blessé toute la famille", s’est indigné Christian Chouviat, le père de Cédric, interrogé mercredi midi sur Europe 1.

L’entourage de Gérald Darmanin, interrogé par l’AFP, a assuré que "c'est une expression française utilisée communément, comprise par tous. Il n'y avait aucune arrière-pensée. Il ne s'agit en aucun cas d'un parallèle dans une affaire où des mises en examen ont été prononcées". 

"C’est une révolte"

Trois policiers ont été mis en examen pour "homicide involontaire" début juillet et placés sous contrôle judiciaire. Un quatrième membre de l'équipe d'intervention, qui a filmé la scène de l'arrestation, a pour sa part été placé sous le statut de témoin assisté. "On vit un drame. Que l'on puisse sortir des mots pareils à une famille qui est en deuil, en pleine bataille juridique contre quatre individus... Mon fils a dit 'j'étouffe' et (Gérald Darmanin) dit qu'il en a marre qu'on attaque les 'violences policières' et qu'il en étouffe", a poursuivi Christian Chouviat.

"Vous vous rendez compte ? Non seulement il se permet de sortir des propos comme ça, mais il n'a toujours pas mis à pied les quatre individus. Franchement, c'est une révolte", s’est-il scandalisé. La famille de Cédric Chouviat a récemment écrit à Emmanuel Macron pour lui demander que les policiers mis en cause dans l’enquête soient suspendus.

"On n’a rien contre la police"

Le père de Cédric Chouviat a également assuré n’avoir "rien contre la police" et avoir "confiance en la justice". "Nous, on n'a rien oublié, mais on s’en remet à la justice depuis le début. Je crie haut et fort que j'ai confiance en la justice. Comme je crie haut et fort au nom de toute la famille, qu'on n'a rien contre la police, qu'on n'a rien contre les policiers", a-t-il certifié.

"Jusqu'à aujourd'hui, on n'a jamais eu de propos de colère. Mais il faut tout simplement comprendre qu'on ne peut pas entendre des propos comme ça."