C'était en 2012. Le 19 mars de cette année-là, devant l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse, Mohamed Merah abat froidement un père et ses deux fils, âgés de 3 et 6 ans. Neuf ans plus tard, presque jour pour jour, Samuel Sandler, le père de Jonathan et grand-père de Gabriel et Arié, "souhaite qu'on ne les oublie pas". Il était l'invité de Sébastien Krebs lundi, sur Europe 1.
Le souvenir "c'est ce qu'il me reste de leur part"
Il y neuf ans, c'est pas un coup de téléphone de sa belle-fille Eva que Samuel Sandler apprend la terrible nouvelle. Lorsqu'il décroche, elle lui apprend que son fils et ces deux petits-enfants sont morts devant l'école juive Ozar Hatorah, à Toulouse. "J'étais dans le déni. Je voulais refuser. Je refusais d'accepter ce qui s'est passé et au fond de moi-même, je le refuse toujours", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Pourtant, il essaye de se rappeler de sa défunte famille "durant toute l'année". Le souvenir "c'est ce qu'il me reste de leur part", poursuit Samuel Sandler. Pour lui, les journées d'anniversaire comme celles-ci sont importantes. "Au moins à ce moment-là, on ne les oublie pas. Et je souhaite qu'on ne les oublie pas", avoue ce père, la voix chargée d'émotions.
À chaque attentat "on oublie le précédent"
Depuis les attentats de mars 2012 perpétrées par Mohamed Merah, d'autres tueries ont suivi, telles que les attentats de 2015 ou encore plus récemment l'assassinat de Samuel Paty. Et à chaque nouveau drame, selon Samuel Sandler, "on oublie le précédent". Même si, pour lui, l'assassinat de ses enfants fait référence malheureusement à cause de l'assassin. "On reparle à nouveau de Toulouse et de Montauban à chaque occasion. Mais sur le fond, on oublie les victimes", pense-t-il.
Les attentats de mars 2012 ont fait sept victimes. Jonathan Sandler, ses enfants ainsi que la petite Myriam, 7 ans, sont morts dans la tuerie de l'école juive de Toulouse. Trois militaires ont également été assassinés par Mohamed Merah : deux à Montauban, Abel Chennouf et Mohamed Legouad et un à Toulouse, Imad Ibn Ziaten.