"Le plastique, c'est fantastique", chantait joyeusement le groupe Elmer Food Beat dans les années 1980 pour encourager les jeunes à utiliser le préservatif. Aujourd'hui, le contexte a changé et les paroles aussi. Les monceaux de plastique qui jonchent la terre et la mer ont coupé l'envie de chanter ses louanges.
En association avec Yvan Bourgnon, navigateur, Elmer Food Beat fredonne désormais que le plastique est "dramatique/Le caoutchouc super fou/Nous l'affirmons sans problème/Oui c'est mauvais pour les baleines". Manou, chanteur du groupe, et Yvan Bourgnon, sont venus parler de leur combat dans La France bouge, mercredi, sur Europe 1.
Une chanson pour "sensibiliser" les gens
Manou le reconnaît sans peine, les gestes pour préserver la planète ne sont "pas faciles à faire". "Nous, ça faisait un moment qu'on nous parlait du plastique pas si fantastique que ça. Donc, à notre petit niveau, on s'est dit qu'on allait faire une chanson pour sensibiliser les gens." Dans la droite ligne de leur premier tube, lui aussi issu d'une volonté de sensibiliser. "C'est le guitariste du groupe qui s'est penché dessus d'un coup. Quand il nous a présenté le texte, on s'est dit 'allez, on y va'."
Découvrez le clip de Le plastique, c'est dramatique :
Selon lui, faire une chanson permet d'apporter un peu de légèreté dans la prévention sur la pollution. "Restons joyeux, positifs, souriants", clame-t-il. L'argent gagné avec cette chanson sera reversé à The SeaCleaners ("les nettoyeurs de l'océan" en VF), association fondée par Yvan Bourgnon.
Un navire pour récupérer le plastique des océans
Le navigateur ne peut qu'être d'accord avec les nouvelles paroles de la chanson, lui qui prévoit, d'ici à 2023, de naviguer sur un catamaran d'un genre nouveau. Le "Mantra", c'est son nom, sera un aspirateur des flots. "On travaille durement depuis trois ans pour aller nettoyer la surface de l'océan. L'idée est d'aller collecter les plastiques en mer avec ce bateau géant. Il va avoir des tapis roulants entre ses coques pour faire remonter, littéralement, les plastiques à l'intérieur."
Ce petit bijou de technologie traitera les déchets plastiques sur le bateau. "On va faire fondre le plastique pour le réduire à l'état d'énergie et l'utiliser directement à bord, puisqu'on a besoin d'énergie pour faire fonctionner ce bateau", explique Yvan Bourgnon. Le navire sera donc autonome, fonctionnant avec le vent, le soleil ou le plastique.