Le ramadan débute vendredi en plein confinement : "Si la forme change, l’esprit va être gardé"

Des milliers de Français de confession musulmane sont à l’aube d’un mois de jeûne particulier pour cause de coronavirus. Le ramadan doit débuter ce vendredi, d'après le Grand Imam de Bordeaux, en pleine période de confinement. Les mosquées sont fermées, les croyants devront donc réaliser leurs prières chez eux, et ne pas se rassembler pour la rupture du jeûne. "Au niveau fondamental, cela ne change rien du tout puisqu'il s’agit de ne rien manger, de ne rien boire, de ne pas avoir de rapports sexuels pendant la journée et cette pratique ne dépend d’aucun lieu", assure Tareq Oubrou​, Grand imam de Bordeaux.

Les croyants qui pratiquent ce mois de jeûne ne peuvent rien avaler d'autre que leur salive, de la première prière du matin jusqu'à la dernière prière du soir. D'autres interdits sont également à respecter : pas de consommation de tabac ou de drogue, pas de rapports sexuels. Le soir, la rupture du jeûne se fait souvent en famille. "Ce qui va être affecté, c’est le côté culturel, sociologique : c’est un mois de rassemblement, de convivialité mais aussi de solidarité", souligne le Grand imam de Bordeaux. "Si la forme change, l’esprit va être gardé". 

Respect du confinement

"Cet aspect du confinement peut-être un avantage : celui de la discrétion et du calme. Souvent, dans nos quartiers, le ramadan se transforme en ramdam", confie Tareq Oubrou. "Ce confinement va d’une manière ou d’une autre calmer l’esprit festif du soir, qui n’a rien à voir l’esprit du jeûne."

Une occasion de se recentrer sur l'aspect spirituel de l'exercice. Le Grand imam de Bordeaux appelle au respect des voisins, ainsi que du confinement en vigueur sur le territoire. "Le confinement la journée, mais également le confinement le soir".