Les sénateurs ont rejeté mardi en première lecture la proposition de loi sur la fin de vie. Il faut dire que le texte des députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (Les Républicains) avait été vidé de sa substance la semaine dernière par la partie la plus à droite du Palais-Bourbon. Les parlementaires de l'opposition avaient supprimé l'instauration d'un droit à un endormissement pour les malades en phase terminale, l'une des mesures phares du projet de loi.
Marisol Touraine soulagée. "J'ai infiniment de regrets qu'il n'y ait pas de texte qui sorte du Sénat", a déclaré la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Mais elle a aussi exprimé sa "satisfaction que la proposition de vie dénaturée ait été rejetée", se disant "confiante qu'un consensus soit retrouvé à l'Assemblée pour répondre aux attentes".
Le texte contre lequel ont voté 196 sénateurs, l'ensemble de la gauche mais aussi quelques sénateurs de droite, repartira en deuxième lecture à l'Assemblée nationale où il avait été adopté à une très large majorité en mars. La proposition de loi prévoit le recours dans certains cas à une "sédation profonde et continue" de malades en fin de vie, et rend contraignantes les "directives anticipées" que chacun peut écrire pour refuser l'acharnement thérapeutique.
Une promesse du candidat Hollande. Le texte répond à une promesse de campagne de François Hollande, qui s'était engagé à "faire évoluer le droit" sur la "fin de vie et l'accompagnement vers la mort" pendant la campagne présidentielle. Il proposait alors que "toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité".