Le Sénat doit adopter mardi, après l'Assemblée nationale, le projet de loi Santé porté par Agnès Buzyn, après y avoir injecté plusieurs mesures nouvelles pour lutter contre les déserts médicaux, grand sujet d'inquiétude des territoires ruraux.
A l'issue d'une semaine d'examen du texte en première lecture, les sénateurs se prononceront lors d'un vote solennel sur le projet de loi Santé porté par Agnès Buzyn, le jour même d'une mobilisation dans les hôpitaux publics à l'appel de plusieurs syndicats, sur fond de crise dans les urgences. Députés et sénateurs tenteront ensuite, le 20 juin, de se mettre d'accord sur une version commune.
"Nous n'avons pas le choix, il faut répondre à l'urgence dans des territoires qui se sentent abandonnés"
Traduisant une partie des mesures du plan "Ma Santé 2022" présenté en septembre par Emmanuel Macron, le projet de loi relatif à "l'organisation et à la transformation du système de santé" prévoit une réforme des études de santé pour notamment pallier le manque de médecins, avec la suppression du "numerus clausus", la labellisation de 500 à 600 "hôpitaux de proximité", une régularisation de médecins étrangers, un accès élargi aux données de santé ou encore la création d'un espace numérique de santé. "Nous n'avons pas le choix, il faut répondre à l'urgence dans des territoires qui se sentent abandonnés", a affirmé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, alors que la problématique de la désertification médicale s'était imposée dans le grand débat.
Elle s'est aussi largement imposée dans les débats au Sénat, dominé par l'opposition de droite, où les élus ont rivalisé d'initiatives en faveur d'une meilleure répartition de l'offre de soins. "Ca ne peut plus durer comme ça", "on a des territoires entiers où les gens ne sont plus soignés", s'est exclamé René-Paul Savary (LR), se faisant le porte-voix d'un désarroi largement partagé dans l'hémicycle.
"Toute la loi entend la souffrance des territoires, mais ça n'est pas par une seule mesure qu'on va régler la désertification médicale qui est un problème international", a souligné la ministre, s'arque-boutant contre toute mesure coercitive pour réguler l'installation des médecins.