Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, a jugé dimanche que le futur service national universel voulu par Emmanuel Macron devait être obligatoire, à rebours de déclarations de sa collègue des Armées, Florence Parly.
"Quand même pas mal". La ministre chargée du dossier a avancé vendredi que ce dispositif, appelé à être expérimenté en 2019, n'aurait probablement "pas un caractère obligatoire au sens où les gendarmes viendraient rechercher les réfractaires". Prié sur France Inter de dire s'il pensait que ce mécanisme devait être obligatoire, Gérard Collomb a répondu : "oui, bien sûr". "Le fait que pendant que, pendant une période brève, tous les Français de quelque condition sociale qu'ils soient se retrouvent ensemble, franchement, c'est quand même pas mal", a également dit le ministre de l'Intérieur.
Un coût de plusieurs milliards. Durant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait parlé d'un "service national obligatoire et universel". Le dispositif serait dédié aux filles et garçons de 18 à 21 ans sur une période d'un mois, soit 600.000 à 800.000 jeunes d'une classe d'âge. Il suscite une perplexité grandissante dans les milieux militaires et éducatifs, notamment en raison des coûts d'une telle mesure qui pourraient s'élever à plusieurs milliards d'euros par an. La commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat s'était alarmée dès juin 2017 d'un "projet de société, pas une nécessité de la Défense" évalué par ses soins à quelque 30 milliards d'euros sur cinq ans.