Le patron des patrons, Pierre Gattaz, a estimé mardi que le tandem exécutif français Emmanuel Macron/Edouard Philippe marquait un "souci d'ouverture" et "une chance" de redresser la France par des réformes.
"Saisir cette chance". "Il y a une chance pour la France de se redresser et de retrouver de l'espoir. Ensuite, que l'on soit à gauche ou que l'on soit à droite, il faut saisir cette chance", a déclaré le responsable de l'organisation patronale Medef sur la chaîne télévisée CNews.
#PierreGattaz souhaite que le #GouvernementMacron fasse des réformes pic.twitter.com/BZw3fzGtl2
— CNEWS (@CNEWS) 16 mai 2017
"Plus un problème de gauche et de droite mais d'action". Une trentaine d'élus LR et UDI ont jugé lundi que leurs familles politiques devaient "répondre à la main tendue" par le nouveau président Emmanuel Macron. Il est "important que les partis votent les réformes quand elles vont dans le bon sens", "ce n'est plus un problème de gauche et de droite mais d'action", a souligné Pierre Gattaz.
"Macron fait un sans faute". "Que des hommes et des femmes politiques disent on va jouer ce renouveau (...) ça me paraît tout à fait sain", a-t-il ajouté, estimant que "ce sont les convictions et les valeurs qui comptent". "Pour l'instant nous sommes sur un nuage, pour l'instant Emmanuel Macron fait un sans faute", a-t-il observé, toutefois "nous serons bienveillants mais vigilants" et le Medef "jugera sur pièce". Sur la composition du premier gouvernement du nouveau quinquennat, Pierre Gattaz a fait valoir que "le critère principal c'est que les ministres connaissent l'entreprise".
Sur le droit du travail, Gattaz appelle à aller vite
Le président du Medef a également appelé mardi le nouvel exécutif à "aller vite" sur la réforme du marché du travail, jugeant "surréaliste le débat sur les ordonnances".
"Il faut aller vite, pour la confiance, pour l'aspect attractif de la France. Il ne faut pas s'enliser dans cinq ans de discussions. La réforme du marché du travail, c'est le sujet majeur de la France aujourd'hui, faisons-le en toute transparence, en concertation mais en rapidité", a-t-il déclaré. Pour le président du Medef, "le débat sur les ordonnances est surréaliste": "Elles font partie de nos outils démocratiques, elles permettent d'aller vite et ne suppriment pas du tout la concertation".
"Trois mesures". Il a appelé à "trois mesures rapides" pour réformer le code du travail : le plafonnement des indemnités prud'homales, la création d'une instance unique du personnel et l'inversion de la hiérarchie des normes qui donne la primauté à l'accord d'entreprise. "L'un des grands blocages de l'économie française, c'est la peur d'embaucher. Donc il faut travailler cette flexisécurité, donner plus d'agilité aux entrepreneurs mais surtout travailler en parallèle sur la formation permanente". "Et puis on ne débarque pas de rien", a-t-il estimé, évoquant notamment la loi El Khomri et la campagne d'Emmanuel Macron qui "a passé six à neuf mois à expliquer ce qu'il allait faire": "Je pense qu'il n'y a pas d'effet de surprise".
Dans une interview aux Echos, le numéro un de la CFDT Laurent Berger a estimé pour sa part que "passer à la hussarde" sur le code du travail "ne marchera(it) pas".