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Dimitri Vernet et Mélanie Gomez / Crédits photo : LOIC VENANCE / AFP , modifié à
La natalité connaît une baisse presque continue depuis 2011, selon les chiffres de l'Insee publiés ce jeudi. Au premier semestre 2023, 334.000 bébés sont nés sur notre territoire, 25.000 de moins qu'en 2022 sur la même période. Une tendance inquiétante pour les démographes.

Ce sont les pires chiffres depuis l'après-guerre. La natalité française est encore et toujours en berne, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiés ce jeudi. Au premier semestre 2023, 334.000 bébés sont nés sur notre territoire, 25.000 de moins qu'en 2022 sur la même période. Une nouvelle baisse qui vient confirmer cette tendance qui dure depuis maintenant des décennies en France. Mais comment expliquer ces chiffres ? Quelles sont les raisons ?

Les femmes font une entrée plus tardive dans la maternité

La première raison est l'allongement des études et la mise en couple plus tardive des jeunes Français. Les femmes font ainsi une entrée plus tardive dans la maternité. L'âge moyen de la mère à la naissance de son premier enfant est passé de 29 ans il y a 20 ans à 31 ans en 2022.

Un manque de confiance en l'avenir

Cette baisse annuelle peut aussi s'expliquer par le nombre d'enfants par femme. En dix ans, le taux de fécondité est passé de 2 enfants en moyenne par femme à 1,8. Les jeunes couples français ne font plus deux voire trois enfants, mais un enfant. Une décision appuyée par le manque de confiance en l'avenir : le contexte sanitaire, économique et écologique peuvent faire partie des explications.

Selon les démographes, ces chiffres sont très inquiétants. Ils sont unanimes : le pays fait face à un défi démographique majeur.

"La France tire plutôt bien son épingle du jeu" en Europe

Néanmoins, une comparaison avec nos voisins permet de relativiser ces chiffres. "On voit que la France tire plutôt bien son épingle du jeu. Dans la mesure où la baisse que l'on observe entre 2021 et 2022 sur les naissances, on l'observe dans l'ensemble de l'Europe, et elle est même plus marquée : elle est autour de -5%, contre -2% en France", note Chloé Tavet, cheffe de la division enquête et étude démographique à l'Insee.

La démographe souligne que la France s'est toujours démarquée par une fécondité élevée. "En France en 2021, on a un indicateur conjoncturel qui était de 1,84, alors que la moyenne européenne était à 1,53, donc on a une certaine marge sur nos voisins européens", relève Chloé Tavet au micro d'Europe 1.