"Plus je hurlais, plus il cognait". La deuxième femme qui accuse Tariq Ramadan de viol s'est confiée mercredi, dans un témoignage à BFMTV et Marianne. Son récit a été adressé au parquet de Paris, le 27 octobre dernier.
Les faits remontent à 2009. Les faits décrits par cette Française datent de 2009. Cette femme, alors âgée de 34 ans, convertie à l'islam et souffrant d'un handicap aux jambes, communique d'abord avec l'islamologue suisse via les réseaux sociaux. Des échanges "cordiaux, polis, professionnels et religieux".
"J'avais l'impression d'avoir docteur Jekyll et M. Hyde". Lors de leur première rencontre, Tariq Ramadan la convainc de monter dans sa chambre d'hôtel, afin de boire un thé et de discuter plus au calme. "Il était dans mon dos et quand je me retourne, ce n'est plus la même personne que j'ai en face de moi", raconte-t-elle aujourd'hui. "J'avais l'impression d'avoir docteur Jekyll et M. Hyde. Un regard de fou, terrifiant. La mâchoire serrée."
"J'ai eu la peur de ma vie". "Il me donne un coup dans la béquille, il me fait tomber et il me récupère par les cheveux et j'ai eu la peur de ma vie. Et là, c'est l'enfer, c'est les coups, c'est des violences sexuelles, des mots ignobles, d'une vulgarité sans nom", témoigne-t-elle. Les violences durent "des heures". "Je hurlais au secours, je hurlais 'non' et plus je hurlais, plus il cognait", se souvient-elle. À l'appui de son récit, plusieurs certificats médicaux font état d'hématomes et de lésions aux parties intimes.
Harcelée pendant trois ans. Selon la plaignante, les violences ne s'arrêtent pas là, et le physique fait vite place au psychologique. Pendant trois ans, Tariq Ramadan l'aurait harcelée. "Il m'a fallu beaucoup d'années pour me reconstruire. Ce n'est pas encore fini. J'ai besoin de la justice", confie-t-elle. C'est pourquoi elle a décidé de porter plainte en octobre. Une plainte qui s'ajoute à celle déposée le 20 octobre par une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Le théologien suisse est visé par une enquête à Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort".