Une vidéo postée fin janvier pour décrire une génération de "morts-vivants", celle des étudiants face à la crise du Covid-19. C'est ce cri d'alerte, visionné des millions de fois, qui a fait de Gaspard G, YouTubeur, un relai du mal-être des jeunes après près d'un an de restrictions sanitaires. Face à cette détresse, "il y a une espèce de vacuité dans les propos du gouvernement sur les différents plateaux télé", a-t-il estimé au micro d'Europe 1, mardi. "On attend de l'action."
"On ne choisit pas ce qui devient viral"
"Mon rôle n'est pas de prendre la place des syndicats étudiants qui font un travail formidable depuis le début de la crise, mais davantage d'alerter, d'utiliser les réseaux sociaux qui sont aujourd'hui de supers outils, pour relayer l'alerte de la précarité pour certains et de l'isolement pour tous", pose d'emblée celui dont la vidéo a même suscité une réaction du Premier ministre Jean Castex.
Sur ces réseaux, "on ne choisit pas ce qui devient viral, les gens choisissent de relayer ou pas", assure le jeune homme, qui estime tirer une forme de "légitimité" de "la communauté étudiante, qui a massivement relayé cet appel". Un engouement qui témoigne, selon lui d'un "sentiment d'abandon, un manque de reconnaissance de la part de la société."
"C'est juste une petite tape dans le dos"
"Parfois, on entend nos aînés qui nous disent : vous n'avez pas vécu 39-45, vous n'avez pas vécu 14-18", poursuit Gaspard G. "Mais on vit, dans notre génération, des choses que nos aînés sont très loin d'avoir vécu", assure-t-il, évoquant, pêle-mêle, l'enseignement à distance, les petits boulots supprimés à cause de la crise et les rites de passage de la vie étudiante envolés. "Qu'est-ce-que l'essentiel des années universitaires ? Est-ce que ça se résume dans les cours qu'on enseigne, ou alors est-ce que c'est dans l'expérience, les premières fois ?", interroge-t-il.
Malgré ce constat, l'attitude du gouvernement envers les étudiants relève, selon le Youtubeur, d'un "mélange entre un message compassionnel et motivationnel" loin d'être suffisant. "On a eu les trois annonces de Paris-Saclay d'Emmanuel Macron", avec notamment le "chèque-psy", pour que les étudiants qui le souhaitent puissent bénéficier sans avance de frais de trois consultations chez un psychologue. "C'est une formule pansement", soupire Gaspard G. "C'est juste une petite tape dans le dos."