Emmanuel Macron souhaite qu'à partir de 2021 seuls des motifs médicaux justifient d'un scolarisation à domicile. 1:20
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Romain David
Invité d'Europe Midi, l'ancien inspecteur de l'Education nationale Jean-Pierre Obin, auteur d'un rapport sur les signes religieux en milieu scolaire, a salué la stricte limitation à partir de 2021 de l'enseignement à domicile à des motifs médicaux. Emmanuel Macron a fait cette annonce vendredi matin, dans son discours sur "les séparatismes." 
INTERVIEW

Depuis les Mureaux, dans les Yvelines, Emmanuel Macron a livré vendredi matin une allocution longtemps réclamée sur ce qu'il a choisi d'appeler "le séparatisme islamiste". Le chef de l’Etat a clairement ciblé l'islamisme radical, et sa "volonté revendiquée d'afficher une organisation méthodique pour contrevenir aux lois de la République". Il a ainsi détaillé une batterie de mesures qui figureront dans le projet de loi contre "les séparatismes", qui sera présenté en Conseil des ministres le 9 décembre. Avec une attention particulière portée sur l'école et la déscolarisation. Ainsi, l'instruction scolaire à domicile sera, à partir de la rentrée 2021, "strictement limitée, notamment aux impératifs de santé", a annoncé Emmanuel Macron.

"C’est une mesure révolutionnaire, et qui m’a surprise. Il était urgent d’agir dans ce domaine", a réagi, juste après cette annonce au micro d’Europe Midi, Jean-Pierre Obin, ancien inspecteur de l'Education nationale et auteur du rapport Obin de 2004, sur "les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires."

50.000 enfants laissés hors du circuit classique

"Il y a aujourd’hui plus de 50.000 enfants qui échappent à tout contrôle [de l’Etat, ndlr]. Certains d’entre eux sont dans des écoles clandestines, contrôlées par des mouvements islamistes", indique cet universitaire, spécialiste notamment de l’organisation de l’enseignement en France. "Il est très important d’affirmer que ces enfants doivent être instruits à l’école", martèle-t-il.

Jean-Pierre Obin émet toutefois une réserve sur la constitutionnalité de cette mesure annoncée par Emmanuel Macron. "Le principe de liberté qui gouverne l’instruction France est, là, considérablement restreint", note-t-il. Selon lui, cette disposition pourrait donc se voir retoquer par les sages du Palais Royal.