C'est une enquête parue dans les pages du journal L'Opinion qui a fait grand bruit. Selon le quotidien, de plus en plus d'élèves portent des tenues islamiques dans les lycées, à savoir l'abaya, longue robe ample, ou le qamis, vêtement long porté traditionnellement par les hommes musulmans. Interrogé à ce sujet lors de son déplacement avec le ministre Pap Ndiaye à Marseille ce jeudi, pour faire la promotion de "l'école du futur", le chef de l'État s'est exprimé au micro d'Europe 1. "Quand il y a des épidémies, il faut qu'il y ait des symptômes et en mesure", a assuré Emmanuel Macron. "Nous sommes en situation constamment de le mesurer. Donc on fait remonter ces informations - c'est la responsabilité de Monsieur le ministre."
"Il ne doit y avoir aucun tabou"
Le renseignement territorial a déjà alerté le ministère de l'Intérieur. Les différents rectorats ont eux aussi fait remonter à leur hiérarchie. Au ministère de l'Éducation, le dossier devrait être rapidement soumis à Pap Ndiaye, à ses côtés justement. Alors que les oppositions de droite avaient dénoncé une certaine vision communautariste du nouveau ministre de l'Éducation à sa nomination, Emmanuel Macron a tenu à mettre les choses au clair.
"La politique que je veux conduire est toujours la même : celle de la vérité. Il ne doit y avoir aucun tabou, aucun interdit et non plus aucun fantasme. Et ensuite, je veux que la loi de la République s'applique et la loi est très claire pour tous les élèves. Dans nos écoles, il n'y a pas de signes religieux, quels qu'ils soient."
Un discours plus ferme que lors de la présidentielle
Emmanuel Macron adapte donc un discours plus ferme. Le "beau", comme il décrivait le fait de rencontrer une femme voilée et féministe durant la campagne présidentielle, n'a donc pas sa place dans les écoles. Il ne faut pas de signe religieux dans l'enceinte des établissements scolaires. C'est la nécessité pour le chef de l'État de le rappeler, la difficulté aussi pour le président de ne pas heurter la sensibilité des électeurs à neuf jours des législatives.
Le chef de l'État promet de répondre à toutes les situations qui ne respecteraient pas les lois de la République. Un défi qui s'annonce pour le moins colossal.