Chaque année, collégiens et lycéens perdraient 29 heures de cours à cause de professeurs absents et non remplacés, selon le ministère de l'Éducation nationale. La FCPE, fédération de parents d'élèves, estime quant à elle que, depuis le début de l'année, 5.000 journées ont déjà été perdues par les élèves. Un problème récurrent, auquel le gouvernement a décidé de s'attaquer, mardi.
Élargissement de la zone des remplaçants. La ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a en effet décidé d'annoncer une série de mesures pour améliorer le remplacement des professeurs. En maternelle et en primaire, 1.500 postes de remplaçants seront créés en 2017. Surtout, l'exécutif prévoit d'élargir leur zone d'exercice. Jusqu'ici, les remplaçants ne se déplaçaient que dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres. Désormais, ils se déplaceront sur l'ensemble du département. Une ville pourra donc utiliser les remplaçants de la commune voisine pour plus d'efficacité.
"Il y a des ratés". La mesure laisse certains enseignants dubitatifs. Il faut dire qu'elle a déjà été mise en place dans certaines zones pilotes, sans vraiment convaincre. "Les remplaçants ont un numéro, les postes à remplacer aussi. Un logiciel analyse tout ça et envoie telle personne sur tel remplacement", décrit un professeur des écoles de l'académie de Créteil, qui expérimente cet élargissement de zone d'exercice depuis deux ans. "Le problème, c'est que seulement six personnes gèrent 600 remplaçants. Elles sont aidées par le logiciel mais n'ont plus de vision du terrain." En outre, il y aurait des ratés selon lui. "C'est beaucoup plus long. On a les appels téléphoniques [prévenant d'un remplacement à faire] beaucoup plus tard. Et de toute façon, on n'est pas plus nombreux qu'avant. On aura beau nous faire aller plus loin, le problème reste le même" si les remplaçants ne sont pas en nombre suffisant.
Remplacer ses collègues. Pour les collèges et les lycées, le gouvernement veut pousser les enseignants à remplacer leurs collègues d'un même établissement lorsqu'il s'agit d'absence de moins de 15 jours. Les volontaires seraient alors payés en heures supplémentaires. En outre, pour limiter les absences, le ministère de l'Éducation nationale souhaite que les enseignants suivent leur formation continue pendant les vacances scolaires, là encore contre rémunération. Enfin, le gouvernement a décidé de jouer la transparence et de mieux informer les parents sur les classes sans professeurs. Un suivi en temps réel, qui pourrait se faire sur Internet. Un dispositif informatique pilote sera ainsi testé dans deux académies avant d'être généralisé, en théorie, à la rentrée 2017.
La FCPE salue les mesures. La FCPE s'est dite "heureuse" que la rue de Grenelle "entende prioriser cette question des remplacements". "Toutes ces préconisations, nous les attendions", se félicite ainsi Hervé Jean Le Niger, vice-président de la fédération de parents d'élèves. "Nous serons très vigilants sur leur mise en oeuvre."