L'Église catholique de France a subi en 2020 avec la fermeture partielle ou totale des églises "un véritable choc" financier, enregistrant une baisse de 30 à 40% de ses ressources, a annoncé mercredi la Conférence des évêques de France (CEF). Cette perte nette, estimée à 90 millions d'euros, a été principalement causée par la fermeture totale ou partielle des lieux de culte, pendant les confinements imposés face à l'épidémie de coronavirus.
Ces fermetures ont privé l'Église de ses principales sources de revenu comme la quête ou le "casuel", versé pour les cérémonies, a précisé la CEF lors de la présentation de son bilan financier annuel. Les finances de l'Eglise étaient jusqu'ici relativement stabilisées avec, à titre de comparaison, un léger repli de 1,6% des ressources enregistré en 2019.
Vers une cure de rigueur l'an prochain
Mais aujourd'hui un tiers des 90 diocèses de France sont dans des situations "compliquées", dont 15 "dans des situations fragiles", estime la CEF dans son rapport annuel. Pour atténuer les effets de cette crise ponctuelle, l'Eglise de France mise d'abord sur un sursaut de générosité de ses fidèles lors d'un grand appel aux dons de Noël. Elle a par ailleurs bénéficié de 5 millions d'euros d'aide de l'Etat au titre de l'activité partielle de ses 8.000 salariés.
Pour 2021, les premiers contours d'une cure de rigueur ont également été esquissés. "On va rationaliser, on va vendre un peu plus, certaines paroisses vont devoir vendre des actifs notamment immobiliers", a averti lors d'une conférence de presse Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la CEF en charge des finances. Il a également évoqué le report ou l'annulation de certains projets des paroisses, notamment de soutien de communautés à l'étranger. En revanche, il exclut tout impact sur l'allocation des prêtres.