Après la région Nouvelle-Aquitaine, l'épidémie de rougeole continue de s'étendre en France. Le virus est l'un des plus contagieux : un malade contamine en moyenne 18 personnes. Selon les derniers chiffres publiés il y a quelques jours par l'agence Santé Publique France, on dénombre 1.940 cas depuis novembre 2017. A titre de comparaison, en 2016, il y en avait eu que 79 pour l'année entière.
78 départements ont déclaré au moins un cas de rougeole. Après la Nouvelle-Aquitaine, l'Occitanie est actuellement la deuxième région la plus touchée, particulièrement les départements du Gard, de l'Aveyron et de la Haute Garonne. Mais le virus s'étend bien au-delà. Il faut imaginer une ligne, qui va de la Bretagne jusqu'à l'Occitanie. En clair, tout l'ouest de la France. En tout, ce sont 78 départements qui ont déclaré au moins un cas.
Les autorités sanitaires sont de plus en plus inquiètes, car si on ne fait rien, on va tout droit vers une épidémie nationale. Le pire scénario, selon le docteur Denise Antona, de Santé Publique France, serait de revivre la situation d'il y a sept ans. "L'année 2010 a été suivie d'une explosion en 2011, avec 15.000 cas. Entre 2008 et 2016, on a compté 21 décès en France, pour des personnes âgées de 10 à 30 ans", explique la médecin. Le pic de l'épidémie peut mettre une année à arriver. Si rien n'est fait, le danger maximal, ce sera donc 2019.
Mort d'une femme en février à Poitiers. Toutes les générations sont concernées. D'abord les tout-petits, des bébés de moins d'un un an, ceux qui précisément ne peuvent pas encore être vaccinés. Et puis il y a aussi les cas les plus graves, des jeunes adultes pour la plupart. On déplore déjà la mort d'une jeune femme de 32 ans, à Poitiers en février.
Beaucoup de malades sont victimes de complications pulmonaires ou neurologiques. C'est le cas de Delphine, 41 ans, elle habite à Bordeaux et a attrapé la rougeole en février dernier. Elle a passé quinze jours à l'hôpital et ne s'en est toujours pas remise. "J'ai vu mon médecin vendredi car j'avais des difficultés à écrire des textos et des difficultés d'audition. (...) Mon médecin m'a confirmé que j'en avais pour huit à douze mois pour tout récupérer correctement", confie cette mère de famille.
Pas de risques à se faire vacciner deux fois. Pour endiguer l'épidémie, une seule solution : se faire vacciner. Déjà, début avril, la ministre de la Santé a mobilisé la réserve sanitaire. Des professionnels de santé volontaires pour intervenir rapidement et aller vacciner en masse, là où il y en a besoin. Si vous êtes nés avant 1980, à priori, vous êtes déjà immunisés. Si vous êtes nés après, soit vous avez eu vos deux doses de vaccin, et vous l'êtes aussi. Si vous ne vous en rappelez pas, ou que avez perdu votre carnet de santé, les médecins rassurent : il n'y a pas de risque à se faire vacciner deux fois. Enfin, si vous êtes en contact avec un malade, à la maison ou au bureau, vous avez 72 heures pour vous faire vacciner et éviter ainsi la maladie.