"La fin de la phase épidémique de Zika pour l'ensemble de la Guyane" a été actée vendredi par communiqué par son préfet, Martin Jaeger, "suite à l'avis du comité d'experts des maladies infectieuses et émergentes". Sur neuf mois d'épidémie, les médecins sentinelles estiment à près de 10.000 patients consultés pour une contamination par le Zika, selon le bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire (InVS) du 6 octobre. Aucun décès n'a été rapporté.
Peu de complications graves. 1.105 femmes enceintes ont été infectées par le virus durant l'épidémie, rapporte l'InVS. En comparaison, en 2015, plus de 6.900 accouchements ont été enregistrés en Guyane. Sur l'ensemble de la Guyane, à ce jour, "il a été répertorié 4 cas de syndrome de Guillain-Barré chez des personnes positives pour le Zika. Il y a eu deux cas de microcéphalies chez des enfants de mère contaminée. De plus, 8 autres cas de malformations cérébrales chez des fœtus de mères positives ont été enregistrés", a expliqué Anne-Marie McKenzie, directrice de la santé publique et de la veille et sécurité sanitaire à l'Agence régionale de santé. "La responsabilité de l'infection dans la survenue de ces complications n'est pas formellement établie pour tous les cas", a-t-elle ajouté.
Risque de malformation de 1%. Selon les premières estimations, le risque "d'anomalies", comme des malformations congénitales, des microcéphalies, est de l'ordre de "1%" pour un fœtus ou nouveau-né dont la mère a été infectée par le Zika en Guyane pendant sa grossesse, a révélé le média guyanais Guyaweb. "C'est une bonne surprise. On se rend compte qu'il y a beaucoup moins de conséquences délétères que ce qu'on avait peur d'avoir suite au Brésil", a précisé le docteur Gabriel Carles, chef de la maternité du centre hospitalier de l'Ouest guyanais (CHOG).
Surveiller les grossesses. Désormais, les autorités vont enclencher un protocole adapté aux enfants nés de femmes infectées. Selon Guyaweb, "un millier d'enfants" serait concerné par ce protocole de suivi du développement neurologique, notamment. Face à l'épidémie de Zika, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait annoncé en février 2016, la mise en place d'un "protocole de suivi adapté des grossesses".