Les actes anti-LGBT+ en hausse de 13% en 2023, selon le ministère de l'Intérieur

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avec AFP
Selon une étude du ministère de l'Intérieur, les atteintes envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 13% en 2023 par rapport à 2022 en France. 4.560 infractions contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrées en France l'an passé, dont 2.870 crimes et délits.

Les atteintes envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 13% en 2023 en France par rapport à 2022, avec même un bond de 19% pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie, selon une étude du service statistique du ministère de l'Intérieur publiée jeudi. Ces chiffres sont publiés à la veille de la Journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.

 

Au total, 4.560 infractions contre les lesbiennes, gay, bi et trans ont été enregistrées en France l'an passé : 2.870 crimes ou délits et 1.690 contraventions (qui sont à 94% liées à des injures). Les crimes et délits (diffamation, agressions, menaces, harcèlement, etc.), déjà en hausse de 13% en 2022, bondissent de 19%, tandis que les contraventions, qui avaient baissé de 9%, progressent cette fois de 4%.

Depuis 2016, ce type d'actes a fortement augmenté : +17% en moyenne par an pour les crimes et délits et +10% pour les contraventions. Si l'étude fait état d'une "libération de la parole et (de) l'amélioration des conditions d'accueil" des victimes par la police et la gendarmerie, elle précise que seules 20% des victimes LGBT+ portent plainte en cas de menaces ou violences, et seules 5% en cas d'injure (selon une enquête réalisée sur la période 2012-2018).

L'association SOS Homophobie "extrêmement" préoccupée

Un tiers (34%) des crimes et délits anti-LGBT+ relevés en 2023 sont des injures ou de la diffamation. Les atteintes aux personnes pèsent elles pour 19% du total, tout comme les menaces (19%). Le harcèlement (5%) est plus rare, tout comme les atteintes à caractère sexuel, même si ces dernières progressent (8% du total, contre 2% en 2022). Les infractions sont davantage commises dans les agglomérations de plus de 200.000 habitants, notamment à Paris.

À 28%, les crimes et délits anti-LGBT+ sont commis dans les rues et voies publiques, à 19% dans le cadre résidentiel et à 8% dans un établissement scolaire. Plus de 70% des victimes de ces crimes ou délits sont des hommes, et 49% ont moins de 30 ans, dont 7% moins de 15 ans. De leur côté, les mis en cause sont principalement des hommes (82%). Près de la moitié (49%) ont moins de 30 ans ; les moins de 19 ans représentent même 31% des mis en cause.

L'association SOS Homophobie s'était dite mercredi "extrêmement" préoccupée pour l'année 2024, après avoir elle-même enregistré en 2023 un niveau "inquiétant" de violences et discriminations subies par les personnes LGBT+.