Le saccage de la salle de prière d'Ajaccio n'est pas, hélas, un acte isolé. Les exactions visant les lieux de culte musulmans - têtes de sangliers accrochées aux portes des mosquées, voire même tirs ou jets de grenade - se sont multipliées en France en 2015, ce que révèle Europe 1 lundi matin.
Un constat "dramatique". Selon le Comité contre l'islamophobie en France (CCIF), les actes islamophobes atteignent cette année un "sommet". "Notre constat, il est dramatique. Sur le premier semestre 2015, on a eu une augmentation de plus de 23% par rapport à l'année dernière. On est très inquiets", confie Jawad Bachare, responsable régional du comité dans le Nord-Pas-de-Calais. Le collectif établit un lien direct avec les attentats. Après les attaques terroristes perpétrées contre Charlie Hebdo, le mois de janvier concentre ainsi à lui seul autant d'actes islamophobes que toute une année en région parisienne, région habituellement la plus touchée.
222 actes islamophobes depuis le 13 novembre. Depuis les attentats du 13 novembre, la tension n'a fait que s'exacerber, le CCIF relevant 222 actes islamophobes. "Par exemple, on interdit de plus en plus souvent aux mamans voilées d'accompagner les enfants lors des sorties scolaires. 119 cas sont liés à ces discriminations. Les 103 autres sont liés à l'état d'urgence, avec notamment des perquisitions abusives", détaille Jawad Bachare.
Une réponse du gouvernement attendue. Outre les mosquées dégradées, ce sont surtout les violences physiques qui ont le plus augmenté, notamment sur les femmes voilées. Ces chiffres inquiètent fortement le collectif, qui demande sans délai au gouvernement des réponses fortes et intelligentes, pour essayer, au moins, de limiter ces actes islamophobes.