Les associations redoutent une «année noire» pour les sans-abris et les mal logés

Sans-Abris
Des centaines de personnes dans le froid et l'insalubrité sous le tunnel du Pré-Saint-Gervais à Paris le 30 novembre 2021. © PAULINE TOURNIER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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, avec l'AFP
Mercredi, les associations de lutte contre la précarité ont exprimé leurs craintes d'une "année noire" pour les personnes sans-abris et mal logées. En cause, des records de demandes non pourvues au 115 ainsi que la hausse des charges locatives en raison de la crise énergétique. 

Records de demandes non pourvues au 115, hausse des charges locatives en raison de la crise énergétique : les associations de lutte contre la précarité ont exprimé mercredi leurs craintes d'une "année noire" pour les personnes sans-abris et mal logées. Bien que plusieurs départements ont déclenché leur plan grand froid, les inquiétudes restent "fortes et nombreuses", souligne le Collectif des associations unies, qui rassemble 39 organisations parmi lesquelles la Fondation Abbé-Pierre, Emmaüs, la Croix-Rouge ou encore ATD Quart Monde.

200.000 places d'hébergement d'urgence disponibles en France

"On reste sans solution pour des centaines de personnes" sans-abris, dont des familles, avec parfois de très jeunes enfants ou des bébés, a pointé lors d'une conférence de presse en ligne Nathalie Latour, l'une des porte-parole du collectif. Les services du 115 sont saturés. Le 5 décembre, par exemple, 5.014 personnes ont appelé ce numéro d'urgence pour les personnes sans-abris sans obtenir de place d'hébergement, selon des données mises en avant par le collectif.

La situation est particulièrement critique en Seine-Saint-Denis, où de 1.500 à 2.000 personnes tentent chaque jour de joindre le 115, qui n'a pu répondre positivement à quasiment aucune demande ces dernières semaines, selon les associations.

Environ 200.000 places d'hébergement d'urgence sont disponibles en France dont 45.000 en Ile-de-France. L'Etat peut également déclencher le plan grand froid lorsque les températures minimales ressenties descendent à des niveaux très bas, proches de -18 degrés. Des places supplémentaires d'accueil d'urgence sont alors ouvertes dans des bâtiments publics non prévus à cet effet normalement, comme des gymnases ou des écoles.

Les associations s'inquiètent en outre des effets de la crise énergétique sur les ménages précaires. "La hausse des charges locatives" va rendre "encore plus difficile" leur accès au logement, estiment-elles. "Le bouclier tarifaire doit être accompagné par des mesures d'aides ciblées", a commenté Manuel Domergue, un autre porte-parole du collectif.