Que cachent nos smartphones ? La composition d'un smartphone ne nécessite pas moins d'une "soixantaine" de métaux, "dont 18 métaux critiques en se servant de la liste de l'Union européenne sur les métaux critiques", détaille Alma Dufour, de l'association Les Amis de la Terre, dans l'émission Circuits Courts sur Europe 1.
Que sont les métaux critiques ? Et ces métaux critiques, deux fois plus nombreux dans les smartphones que dans les téléphones d'ancienne génération, sont justement la source du problème. Il s'agit des "métaux dont l'approvisionnement est menacé" pour diverses raisons : "Soit parce qu’il y en a de moins en moins et que leur consommation est trop élevée, soit parce que la production est très coûteuse d’un point de vue environnemental et social, donc les pays n’assument pas les coûts de cette production, soit parce que c’est concentré dans un pays et qu’il y a des tensions géopolitiques, soit tout à la fois."
"Des milliers de morts par an" en RDC. Mais "la chaîne est tellement complexe que les consommateurs ne savent pas ce qu'il y a dans leur téléphone et ne savent pas d'où les métaux sont extraits", explique Alma Dufour. C'est pourquoi elle rappelle que "pour avoir des toutes petites quantités de métaux, il faut déplacer énormément de roche, creuser, forer, avec des impacts environnementaux et des pollutions très lourdes". Et cela a des conséquences sociales, "comme en République démocratique du Congo" où "ce sont des mineurs dans des mines artisanales" qui sont chargés d'extraire ces métaux : "Il y a des milliers de morts par an et des enfants qui travaillent dans ces mines."
Conserver son smartphone cinq ans au minimum. D'après Alma Dufour, pour "faire face aux enjeux de raréfaction des métaux et de pollution environnementale de la production de ces appareils, il faudrait pouvoir conserver un portable au moins cinq ans". Or, à l'heure actuelle, rares sont les consommateurs à attendre aussi longtemps avant de changer de téléphone.