Jeudi matin, le patron de la première organisation agricole FNSEA, a donné le ton, évoquant une "déflagration pour le milieu laitier" en France, alors que le monde de l'élevage, déjà fragilisé, est menacé par des maladies animales. "Pour nous, l'enjeu ce matin est de s'assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu'un qui leur collecte le lait", a déclaré Arnaud Rousseau à la radio France info, jugeant qu'il était "trop tôt" pour évaluer le nombre de vaches qui pourraient disparaître, alors que le cheptel décroît déjà faute de jeunes prenant la relève.
Une réduction de l'ordre de 450 millions de litres
La multinationale, qui revendique le titre de premier groupe laitier mondial, a annoncé mercredi soir la réduction "de l'ordre de 450 millions de litres" sur une collecte annuelle "de quelque 5,1 milliards de litres" de lait auprès des éleveurs français, de façon progressive, à partir de fin 2024 et jusqu'en 2030. Cela représente près de 9% de volumes en moins.
Joseph Martin, président de la coordination rurale de Bretagne et producteur de lait et livreur chez Lactalis s'inquiète. Quels producteurs et quelles coopératives seront visées ? Et si certains éleveurs ne s'en relevaient pas ? "C'est effectivement un coup dur pour beaucoup de producteurs", confie-t-il.
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"La difficulté, c'est que tout le monde puisse trouver un repreneur"
"Ça met la pression, je ne vois pas Lactalis baisser sa collecte à moyen terme et à long terme. 450 millions de litres de lait, quand vous multipliez par 1.000 euros la tonne... Je ne vois pas Lactalis se passer de 450 millions d'euros de chiffre d'affaires". "Lactalis profite que la conjoncture laitière soit meilleure pour essayer de restructurer sa collecte dans les zones les plus performantes... La difficulté, c'est que tout le monde puisse trouver un repreneur", poursuit-il.
Depuis jeudi, les leaders syndicaux de tout bord guettent toute opportunité dans les laiteries voisinent mais râlent d'être de nouveau la variable d'ajustement.