Les discothèques resteront fermées trois semaines supplémentaires à partir du 3 janvier, annonce le ministre délégué chargé du Tourisme, des Français de l'étranger, de la Francophonie et des Petites et moyennes entreprises, Jean-Baptiste Lemoyne.
"On s'y attendait"
"Le 3 janvier comme les autres secteurs qui ont été annoncés par le Premier ministre, pour trois semaines il y aura la reconduction de la fermeture qui les concernait", a annoncé Jean-Baptiste Lemoyne sur France Inter, levant enfin le doute qui persistait sur les boîtes de nuit depuis les annonces de lundi soir de Jean Castex concernant d'autres secteurs.
"On s'y attendait depuis l'annonce de l'interdiction de consommation debout dans les bars et restaurants, mais on gardait espoir de voir une fin de cette stigmatisation", a réagi auprès de l'AFP Thierry Fontaine, président de la branche nuit du principal syndicat de l'hôtellerie restauration, l'Umih.
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"Aucun cluster n'est apparu depuis la réouverture de discothèque. Et pourtant, ce sont les seuls lieux que le gouvernement a décidé de fermer. On touche là, la période la plus élevée en termes de chiffre d'affaires. Cette perte, qu'on estime entre 15 et 20% du chiffre d'affaires annuel, n'est pour le moment l'objet d'aucune prise en compte. Il y a urgence à mettre en place toutes ces mesures d'accompagnement", lance Christian Jouny sur Europe 1.
"Dès le 6 janvier, un formulaire sera en ligne pour pouvoir justement faire ses demandes d'aide", répond Jean-Baptiste Lemoyne au micro de Thierry Dagiral dans Europe Midi.
Quel soutien financier ?
"Désormais nous attendons un engagement fort des services de l'État pour un soutien financier massif à la profession comme le président de la République en a fait la promesse", a-t-il ajouté.
Début décembre, à l'issue de l'annonce de nouvelles restrictions dont la fermeture des discothèques, Emmanuel Macron avait assuré que ces dernières seraient "indemnisées de manière exemplaire pour tenir durant cette période".
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"Nous avons mis en place un système d'aides avec les coûts fixes à 100%, l'activité partielle, etc.", a rappelé mercredi Jean-Baptiste Lemoyne, soulignant que "le mois de décembre comptant pour 20% du chiffre d'affaires annuel, ces compensations devraient peut-être être complétées".
Une concertation est prévue dans les jours à venir avec le ministère de l'Économie sur les aides pour les entreprises dont l'activité est soumise à des restrictions.
"Le virus circule beaucoup chez les jeunes"
"J'imagine la détresse morale qui peut exister pour ces employés, ces entrepreneurs. C'est un monde qui veut donner du bonheur, un monde de la fête qui, lui, n'est pas à la fête", a-t-il dit. "Depuis le début ils ont travaillé, ils ont mis en place des protocoles, ils ont été les premiers à vérifier l'identité des pass sanitaires, nous ne l'oublions pas", a-t-il souligné. "Il n'est pas question de les laisser en rade. Ce sont des professionnels, je l'insiste, très sérieux", a-t-il ajouté.
Les discothèques, qui représentent 30.000 emplois directs et un milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel selon les syndicats professionnels, étaient déjà restées fermées pendant 16 mois à cause du Covid, et n'avaient rouvert, sous conditions, que le 9 juillet avant de refermer leurs portes le 10 décembre.
"Nous le faisons parce que le virus circule beaucoup chez les jeunes, même vaccinés, parce que le port du masque est extrêmement difficile dans ces établissements", avait alors justifié le Premier ministre Jean Castex.
Des lieux à haut risque de transmission, selon The Lancet
Parue fin novembre dans la revue médicale The Lancet, l'étude ComCor de l'Institut Pasteur réalisée du 23 mai au 13 août - les discothèques ayant rouvert le 9 juillet avec passe sanitaire - classe ces établissements comme "des lieux à haut risque de transmission" du virus, car ce sont des lieux clos mal ventilés favorisant la propagation du virus.
Selon ces travaux, aller en soirée dans un lieu privé ou en discothèque pendant la période faisait plus que quadrupler le risque de contamination chez les moins de 40 ans.
Les résultats d'une autre étude sont très attendus: baptisée "Reviens la nuit" et menée par l'agence de recherche ANRS/Maladies infectieuses émergentes, elle a réuni en octobre des clubbeurs vaccinés mais sans masque en discothèque, pour voir si cela augmentait leur risque d'être contaminés. Cette étude a cependant été réalisée avant l'apparition d'Omicron en France.