Quel est le bilan économique de plus d'une semaine d'émeutes en Nouvelle-Calédonie ? Le bilan provisoire est passé de 200 millions à 1 milliard d'euros, selon les chiffres de la Chambre de commerce et d'industrie locale, et "plus de 200 entreprises ont été brûlées et anéanties", a annoncé son président David Guyenne. Laurent Vircondelet, chef d'entreprise dans le secteur de la construction et président de la fédération du commerce de Nouvelle-Calédonie, a vu son entreprise partir en fumée.
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"J'ai dû perdre 35 millions d'euros de stock"
Les locaux de stockage de Laurent Vircondelet, 5.000 m2, dans la zone industrielle de Ducos en banlieue de Nouméa, sont partis en fumée la première nuit des émeutes. "Au total, j'ai dû perdre 35 millions d'euros de stock. Vous avez l'équivalent de 10.000 plaques de plâtre, des milliers de mètres carrés de parquet, des centaines de mètres cubes de bois, tout ce que vend un magasin de négoce en matériaux de construction, il n'y a plus rien de récupérable...", déplore-t-il.
Depuis, il n’a toujours pas pu se rendre sur les lieux puisque la route entre son domicile et ses locaux est toujours bloquée par les émeutiers. Il lui est donc impossible de lancer les procédures d'assurance. "C'est la zone encore la plus sensible de Ducos où les émeutiers sont en position, donc on n'a pas pu le faire venir un huissier, la première procédure à faire. On a fait les déclarations d'assurance par mail, mais on n'a pas fait les constats d'huissier. De toute façon, on espère que demain ou après-demain, les choses s'apaisent. On ne peut pas tenir dans des conditions comme ça", souffle-t-il au micro d'Europe 1.
Plus de 2.000 emplois menacés dans l'archipel
Les activités de Laurent Vircondelet et de ses 35 employés sont totalement à l’arrêt. "J'avoue que je ne sais pas quoi faire. J'ai 35 salariés. La solution légale, c'est de rompre le contrat de travail à partir du moment où il n'y a plus d'existence d'entreprise. Mais s'il n'y a pas d'autre solution, ça va être une crise sociale énorme", avance-t-il. Selon la Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie, plus de 2.000 emplois seraient menacés dans l'archipel.