Une semaine chez papa, une semaine chez maman. Selon une étude de l'Insee publiée jeudi, ce mode de garde est doucement en train de s'installer en France. Bien qu'il ne concerne encore qu'une minorité d'enfants, le phénomène ne cesse d'augmenter.
Un sur dix en garde alternée. Aujourd'hui en France, près de 4 millions d'enfants ont des parents séparés. Parmi eux, 7 sur 10 continuent à vivre selon la formule classique : quasi toujours chez la mère, à l'exception d'un week-end sur deux chez leur père. Ils ne sont qu'un sur dix en garde alternée, passant donc autant de temps chez l'un que chez l'autre, soit 400.000 enfants au total. Sur l'ensemble des enfants français, cela ne représente que 2,3%. Mais selon l'Insee, ce chiffre a doublé en six ans.
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Des différences géographiques. Pour l'institut, cette donnée est bien le signe que ce mode de garde commence à entrer dans les mœurs, en particulier dans les familles aisées où les parents ont de quoi vivre dans des logements suffisamment grands pour loger ses enfants une semaine sur deux. Par ailleurs, le phénomène est plus fréquent dans l'ouest et le sud-ouest de la France, comme en Bretagne et Nouvelle-Aquitaine, qu'en Ile-de-France ou dans les DOM-TOM. Et cela, l'Insee a encore du mal à l'expliquer.
"Pesant à la longue". Du côté des enfants, tous ne vivent pas ce mode de garde de la même manière. Il y a dix ans, Martin, aujourd'hui âgé de 23 ans, a dû se plier à ce schéma, et n'en garde pas un bon souvenir. "Au bout de quelques années, j'ai vraiment ressenti le besoin de n'avoir qu'une seule maison, un seul foyer", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. L'adolescent a dû s'adapter, avec difficulté. "Chez mon père, c'était beaucoup moins confortable. Au début, je partageais ma chambre avec ma sœur, et je n'avais pas de bureau pour travailler alors que j'étais au collège. Il y avait aussi le problème de la valise. A chaque fois que l'on changeait de maison, il fallait repenser toute la logistique. Et c'est assez pesant à la longue."
Des avantages. À 13 ans, Léa, elle, n'a pas du tout le même ressenti que Martin. Cela fait dix ans qu'elle alterne, une semaine sur deux, entre le domicile de sa mère et celui de son père. Et l'adolescente n'y voit que du positif, à commencer par ses relations avec ses parents. "Mes amies se disputent plus souvent avec leurs parents car elles les ont 24 heures sur 24 avec elles. Alors que moi, quand je n'ai pas vu ma mère depuis une semaine, je n'ai pas envie de me disputer avec elle", explique Léa. "Il y a aussi des avantages, pour les anniversaires ou Noël, car j'ai plus de cadeaux. Et j'ai aussi des beaux-parents, donc je peux me confier à plus de personnes."