Mardi, Christophe Hondelatte raconte le projet des "Folies fermières", une idée de David et Laëtitia Caumette pour sauver la ferme des parents de David.
>> De 14h à 15h, c’est Hondelatte raconte sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission de Christophe Hondelatte ici
Destin contraint. Dès ses 5 ans, David Caumette n'a qu'une idée en tête : être agriculteur, comme ses parents et ses grands-parents avant lui. Il grandit en se disant qu'il va reprendre cette ferme à Garrigues, dans le Tarn. Mais ses parents ne l'entendent pas de cette manière : eux qui ont pris de plein fouet la chute des prix du lait et des quotas laitiers ne veulent pas que leur fils connaisse cette galère. "Ils étaient victime d’une agriculture imposée, ce n’était plus l’agriculture que mon grand-père leur avait enseigné", explique David Caumette au micro d'Europe 1. "Mes parents ont fait de l’agriculture, mais il fallait qu’ils aient la perfusion de Bruxelles. Sans ça, ils n’arrivaient pas à la fin du mois".
Alors, David se lance dans des études de mécanique, enchaînant la section STI (sciences et technologies industrielles) puis un DUT de génie mécanique. Et finalement, en 2004, il devient enseignant de la matière dans un lycée, bien loin du destin qu'il avait imaginé petit.
Retour à la terre. C'est une femme qui va le ramener dans le chemin de son destin d'agriculteur : Laëtitia. Mariés en août 2008, chacun a son métier, loin de la terre ; David en tant que professeur dans un lycée, elle en tant que cuisinière dans un hôpital. Mais le jeune couple n'est pas épanoui et alors que les parents de David ne s'en sortent plus et envisagent de vendre leur exploitation, ils se décident tous les deux à franchir le pas. Au diable leur sécurité financière, ils reprendront la ferme familiale.
"On est sur un bilan carbone parfait". David Caumette va pouvoir compter sur les 21 hectares de l’exploitation, un petit bout de terre au vue de certains élevages. Mais cela suffit amplement pour le couple, qui veut en finir avec le système productiviste et court-circuiter les intermédiaires. Ils commencent leur activité avec quelques veaux, puis des bœufs, des brebis et des poules. Et décident de construire une boucherie-charcuterie sur place, pour vendre eux-mêmes leur viande. "On est sur un bilan carbone parfait", se félicite David Caumette.
"Folies fermières". La ferme de David et Laëtitia commence à attirer du monde. Des groupes se pressent en bus pour visiter ce lieu unique. Le midi, la ferme se transforme en auberge pour nourrir tout ce petit monde et le soir, David et Laëtitia ont l'idée d'organiser des soirées à thèmes. Des spectacles de country et de transformistes, qui font un véritable tabac et permettent de maintenir l'établissement à un équilibre financier. À partir du moment où la ferme du couple devient un établissement "assimilé cabaret" et se transforme en "Folies fermières", tous les médias s'intéressent à eux. M6, Sud-Ouest, TF1 et d'autres viennent voir ce lieu qui fait le pari du circuit court et de la diversification des activités pour survivre.
"Le maire persiste et signe". Mais alors que David et Laëtitia souhaitent agrandir leur cabaret pour créer une salle de 100 places, ils doivent faire face à l'obstination du maire de Garrigues, qui refuse de délivrer le permis de construire. En décembre 2018, le conseil municipal a encore refusé le projet . "On a tous les soutiens ! Région, chambre d’agriculture, président national des fermes-auberges... Malgré tout ça, le maire persiste et signe : il estime que ce projet-là n’a rien à faire sur cette ferme", regrette David Caumette. Une situation qui, il l'espère, se débloquera un jour, pour permettre à ses "Folies fermières" de grandir encore un peu plus.