Ce mardi s’ouvre la onzième journée de mobilisation pour les opposants au projet de loi Travail. Les manifestants défileront, sous très haute surveillance et sur un peu moins de 2 km, de la place de la Bastille à la place d’Italie, suivant le trajet initialement prévu pour la manifestation du 23 juin, et dont les autorités avaient modifié in extremis l’itinéraire. De leur côté, une partie des forces de police, sur le qui-vive depuis plusieurs mois, réclame "du pognon" au gouvernement pour compenser l'effort demandé, alors que l'Euro bat son plein et que l’état d'urgence est toujours en vigueur.
2.500 hommes mobilisés. "La même manifestation, sur environ le même parcours, a été interdite la semaine dernière pour des raisons de sécurité. À croire qu’aujourd’hui il n’y a plus de problème de sécurité…", ironise au micro d’Europe 1 Midi Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance Police nationale. Pour l’occasion, un dispositif de sécurité hors-norme, mobilisant notamment quelque 2.500 membres des forces de l’ordre, a été déployé.
"Ras-le-bol". Pour le syndicaliste la sur-mobilisation des policiers, déjà accaparés par l’Euro de football et l’état d’urgence, est en train d’avoir raison du moral des effectifs. "Les collègues, aujourd’hui, commencent à en avoir ras-le-bol parce qu’ils sont partout. J’ai des compagnies qui ont fait la fan zone de Lille hier, elles devaient être en repos aujourd’hui, et on les met sur la manifestation […]", s'indigne Frédéric Lagache. "Ça fait huit jours d’affilés que les mecs font environ 10-14 heures."
"Il va falloir donner du pognon". Le syndicaliste attend des compensations de la part du gouvernement : "Un moment, il va falloir donner du pognon ! Ce qu’on attend du ministre de l’Intérieur c’est des jours de repos supplémentaires […] et du pognon, et je vous dit une chose : pas des miettes de pain… parce que là, on risque de s’énerver. On l’est déjà un peu...". Toujours au micro d’Europe 1, il évoque une possible mobilisation des forces de polices après la fin de l'état d'urgence et de la contestation sur la loi Travail. "Nous aussi on peut aller en manifestation revendiquer certaines choses, on l’a déjà fait !", conclut-il.