Les dons versés l'an dernier aux associations caritatives ou d'intérêt général ont diminué de 30% par rapport à 2020, année de grande générosité face à la crise sanitaire, mais aussi de 8,6% par rapport à 2019, selon une étude Ipsos publiée jeudi. Cette baisse peut "certainement" s'expliquer par les inquiétudes des Français sur le pouvoir d'achat, a estimé Stéphane Dauge, responsable des relations avec les bienfaiteurs à la Fondation Apprentis d'Auteuil, qui a commandé cette étude. Si la part des Français déclarant avoir fait au moins un don au cours de l'année est quasiment stable (48% en 2021, après 49% en 2020 et 51% en 2019), le montant moyen par donateur s'inscrit en revanche nettement à la baisse.
"Un quart des Français comptent moins donner"
En 2020, année de l'irruption du Covid, "les Français avaient massivement répondu aux appels résultant des besoins découlant du premier confinement et de la plongée dans la crise sanitaire", rappelle Stéphane Dauge. Cette année-là, le montant moyen par donateur avait ainsi bondi à 395 euros, au lieu de 300 euros en 2019. Mais depuis, la tendance s'est inversée : le don moyen n'a atteint que 274 euros en 2021, soit 30,6% de moins qu'en 2020 et même 8,6% de moins qu'avant la crise sanitaire. "Les inquiétudes sur le pouvoir d'achat, découlant notamment de la hausse des prix sur l'énergie, ont certainement pesé", analyse Stéphane Dauge.
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Ces constats valent aussi en partie pour les donateurs aisés : 80% des ménages déclarant un revenu annuel net supérieur à 120.000 euros ont fait au moins un don en 2021 (contre 77% en 2020). Mais leur don moyen a baissé de 11% en un an, à 2.191 euros. La tendance pourrait d'ailleurs se prolonger en 2022 : un quart des Français comptent moins donner, voire ne plus donner cette année, "ce qu'ils justifient avant tout par la baisse du pouvoir d'achat (57%) et la peur face à l'inflation (36%)", expliquent les auteurs de l'étude.
Les Français, aisés ou non, se montrent par ailleurs solidaires des Ukrainiens victimes de la guerre : près de la moitié de la population déclare avoir fait ou prévoir de faire un don pour aider les réfugiés ou les victimes du conflit. Mais parmi les sondés qui ont fait un don l'an dernier, 20% prévoient de donner moins que d'habitude pour les autres causes, en raison de leurs dons pour l'Ukraine.