Alors que les promesses de dons pour le Sidaction, qui s'est déroulé ce week-end, sont en hausse, le baromètre annuel de France générosités dévoile que le montant des dons a baissé de 4,2% en 2018. Un bémol, d'importance : les associations de protection de l'environnement enregistrent des hausses, révèle Le Parisien lundi.
Les Français ont été moins généreux en 2018, une "baisse inédite depuis une dizaine d'années", précise le syndicat qui regroupe 7 associations et fondations. Le montant des dons était en progression constante entre 2013 et 2017 (+9%) mais il a chuté de 4,2% en 2018. Et ces baisses ont impacté des organisations comme la Ligue contre le Cancer ou encore ATD Quart-Monde. Mais derrière les chiffres se cachent "une grande diversité de situation", détaille France générosités.
Les associations écolos et celles qui communiquent en ligne s'en sortent mieux
Certains secteurs sont moins impactés que d'autres par cette baisse. C'est le cas notamment des associations de protection de l'environnement ont enregistré une progression des dons. Ainsi, WWF a reçu 5% de dons supplémentaires quand Greenpeace en a enregistré 10% de plus pour atteindre 22 millions d'euros.
Les organisations qui ont une forte présence locale, comme le Secours populaire, s'en sortent également mieux. Celles-ci ont par ailleurs pris le tournant du numérique. Elles initient plus de cagnottes en ligne et communiquent d'avantage sur leurs actions et l'importance de la générosité des particuliers. "Les gens sont très avides d’informations pointues, mêmes scientifiques, et ils n’en ont pas assez", explique Pierre Siquier, président du syndicat France générosités, auprès du Parisien, invitant les associations à mieux utiliser Internet.
La politique fiscale en partie responsable
Quant aux raisons de cette baisse des dons, France générosités observe d'abord une conséquence de la transformation de l'Impôt de Solidarité sur la fortune (ISF) en Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). Un précédent baromètre de juillet 2018 estimait la perte jusqu'à 150 millions d'euros. S'il est toujours possible d'obtenir une déduction fiscale après un don, deux fois moins de foyers sont assujettis à l'IFI. Quant aux donateurs réguliers, nombreux sont les retraités à avoir suspendu leurs dons pour des raisons financières, notamment à cause de la hausse de la CSG.
Des Français toujours engagés
Néanmoins, France générosités rappelle que le nombre de dons s'est maintenu en 2018. Malgré des moyens financiers réduits, les donateurs réguliers ont maintenu leur engagement. "Cependant cette fidélité ne doit pas cacher la fragilité d’un écosystème porté par une pyramide de donateurs âgés et une difficulté à mobiliser de nouveaux donateurs dans un contexte fiscal et social inédit."