Ils sont parmi ceux qui souffrent le plus du confinement et ils sont très nombreux : 2,78 millions d’étudiants sont privés de cours en classe depuis la fin du mois d’octobre. Le Premier ministre laisse entrevoir la possibilité d’une reprise début février, mais les présidents d’université appellent à rouvrir les établissements dès janvier. Jeudi soir, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, le répétait : il faudra attendre au moins deux mois encore pour une rentrée à taux plein. D’ici là, les présidents d’université doivent être reçus par le Premier ministre. Mais d’ores et déjà, ils proposent des solutions pour rouvrir au plus vite.
Les étudiants de première année au cœur des inquiétudes
Risque de décrochage massif, détresse psychologique… Il est impossible selon les présidents d’université d'attendre jusqu’au 20 janvier pour faire un point sur la situation sanitaire. Les étudiants de première année, notamment, sont perdus. Leur niveau serait en chute libre, car ils sont privés de repères pour comprendre le fonctionnement du travail universitaire, souvent bien différent de ce qu'ils ont connu au lycée.
Les demandes d’aide psychologique ont été multipliées par trois, selon les remontées des services de santé universitaire. Pour cette raison, les présidents d’université proposent soit de privilégier le retour en 100% présentiel des plus fragiles, c’est-à-dire les premières années pour commencer, soit de prévoir une jauge de 50% pour toute les promotions dès la mi-janvier, c'est-à-dire au début du deuxième semestre.
De nouvelles aides pour soutenir les étudiants
Le gouvernement débloque des aides en attendant de recevoir les présidents d’université, à la fois pour lutter contre le décrochage et les problèmes économiques des étudiants. Le Premier ministre a annoncé la création de 20.000 jobs étudiants ; des contrats de dix heures par semaine pour quatre mois signés par les universités pour faire du soutien pédagogique aux premières années. Et pour lutter contre l’isolement, ce sont 1.600 étudiants qui vont être embauchés par le CROUS pour remonter le moral de leurs camarades dans les résidences universitaires.
Enfin, pour faire face à la précarité étudiante, le gouvernement double les aides d’urgence pour les boursiers comme les non boursiers afin qu'ils puissent se nourrir et se loger, avec en plus, pour les 740.000 boursiers, une prime 150 euros qu’ils toucheront le 1er décembre.