Les principaux usages du désherbant S-métolachlore interdits en France

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L'Anses a confirmé le retrait du S-métolachlore. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP / Crédit photo : MATTHIEU ALEXANDRE / AFP , modifié à
Les principaux usages du S-métolachlore sont désormais interdits en France, selon des décisions publiées jeudi par l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses), comme l'a révélé le "Journal du dimanche". Il s'agit d'un puissant herbicide agricole dont des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines.

Les principaux usages du S-métolachlore, un puissant herbicide agricole dont des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines, sont désormais interdits en France, selon des décisions publiées jeudi par l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) et révélées par le Journal du dimanche.

Après le retrait d'une dizaine d'autorisations de mise sur le marché (AMM), la vente et la distribution de produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore restera autorisée jusqu'au 20 octobre 2023 et les stocks de ces produits, largement employés sur le maïs, le tournesol et le soja, pourront être utilisés jusqu'au 20 octobre 2024. Le sort de cet herbicide avait suscité l'émotion dans le monde agricole, le syndicat majoritaire FNSEA réclamant son maintien "faute d'alternatives".

Une demande de "réévaluation" formulée fin mars par Fesneau

Fin mars, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau avait demandé à l'Anses "une réévaluation de sa décision", qui priverait les agriculteurs français de ce désherbant avant que l'interdiction ne soit généralisée dans l'ensemble de l'Union européenne. L'Anses avait annoncé le 15 février vouloir interdire les principaux usages du S-métolachlore, "une des substances actives herbicides les plus utilisées en France" : après usage dans les champs, cette substance se dégrade en des dérivés chimiques, des "métabolites", qui se retrouvent dans les sols, les eaux de surface et eaux souterraines - et donc potentiellement dans l'eau potable.

Lors de récents "contrôles des eaux destinées à la consommation humaine, trois métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité" fixées par la législation européenne, a indiqué l'agence en février.

Retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques

L'Anses avait expliqué qu'elle engageait en conséquence une "procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore", essentiellement commercialisés par Syngenta, le poids lourd allemand du secteur. "Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d'une agence", avait réagi Marc Fesneau devant les agriculteurs et représentants de la FNSEA réunis en congrès à Angers (Maine-et-Loire).

"Il faut se baser sur la science pour évaluer avant de décider (...) mais l'Anses n'a pas vocation à décider de tout, tout le temps, en dehors du champ européen et sans jamais penser les conséquences pour nos filières", avait-il ajouté. La charge a fait réagir de nombreuses ONG environnementales, mais aussi des élus, qui y voient une atteinte à l'indépendance de l'Anses et rappellent que le S-métolachlore est classé comme "substance cancérigène suspectée" par l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) depuis juin dernier.