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Maximilien Carlier
Les surveillants pénitenciers de la prison de Lille-Seqedin se mobilisaient ce mercredi après la mort de deux de leurs collègues dans l'Eure, lors de l'évasion de Mohamed Amra. Le fait de trop pour eux, qui assurent que les prisons sont désormais de véritables passoires, notamment sur la question des smartphones, témoigne un agent pénitentiaire à Europe 1. 

Deux jours après l'évasion meurtrière de Mohamed Amra, la colère ne retombe pas chez les agents pénitentiaires. La mort des deux hommes, âgés respectivement de 35 et 52 ans, doit servir de déclic, alertent-ils. Les syndicats sont encore mobilisés ce jeudi matin en attendant que le ministère de la Justice inscrive noir sur blanc les moyens supplémentaires promis pour davantage de sécurité lors des transferts de détenus.

Le fléau des téléphones

Devant la maison d'arrêt de Lille, une cinquantaine de surveillants se sont mobilisés pour montrer leur peine mais aussi leur colère après la mort de deux de leurs collègues. Parmi eux, le chasseur, comme le surnomment les détenus. Sa spécialité, les fouilles inopinées dans les cellules. Un travail essentiel qui lui a permis de saisir près de 1.700 téléphones en trois ans et plus de deux kilos de drogue. "La prison est gangrénée par les smartphones", confie-t-il au micro d'Europe 1. Rien que pour un iPhone 5, sorti en 2012, coûte 500 euros dans la prison, relève-t-il. 

Les téléphones sont ramassés à la pelle dans la cour des détenus, malgré le grillage haut de neuf mètres, malgré le brouilleur antidrones, ajoute le surveillant. "Les détenus ont un coup d'avance sur nous", reconnaît-t-il. Et d'ajouter : "c'est à se demander si l'administration ne laisse pas faire pour obtenir la paix sociale dans les prisons", se questionne l'homme face au micro d'Europe 1.