Certes, le samedi est traditionnellement le jour des courses. Mais cette semaine, il y avait encore (nettement) plus de queue que d'habitude dans les magasins : depuis le discours d'Emmanuel Macron, qui a recommandé jeudi aux Français de limiter leurs déplacements en raison de l'épidémie de coronavirus, la crainte du confinement pousse les Français à se précipiter vers les produits de première nécessité. Europe 1 s'est rendue dans un supermarché de la rue de la Roquette, à Paris.
"J'ai vu des gens avec des énormes caddies"
"Du quinoa, des lentilles, des conserves de légumes, du chocolat pour se faire du bien... Et des gants en latex", énumère Nathalie, le panier à la main. Cette parisienne a déjà commencé le télétravail et accumule les produits d'hygiène et de longue conservation, persuadée que ça ne va pas s'arrêter là. "Les signaux sont au rouge, je pense qu'on est à quelques jours du confinement", souffle-t-elle. "Je pense que ça va arriver peut-être plus vite que ce qu'on imagine. Il y a une psychose qui s'installe."
Et la "psychose" est déjà à l'oeuvre. Beaucoup de rayons sont quasiment vides : thon, sardines, papier toilette, riz... Hélène est presque gênée de prendre quatre paquets de pâtes parmi les derniers. "Je suis allée à un autre magasin ce matin et j'ai vu des gens avec des énormes caddies, faire leurs réserves. Je me suis dit : je passe devant un magasin, je vais acheter des pâtes", explique-t-elle.
Des livraisons maintenues même en cas de confinement
Or, ces achats de précaution perturbent complètement la gestion des stocks du gérant, Guillaume. "On a fait quelques livraisons de 15 à 20 packs d'eau. On en a aussi fait par 6x6 rouleaux de PQ... Il faudrait que les gens se calment un peu, parce qu'on est livrés tous les jours en papier toilette, en pâtes, en riz, en essuie-tout, en eau", assure-t-il. "Les gens vont créer des pénuries." D'autant que le gérant le garantit : même en cas de confinement, les livraisons au supermarché seront maintenues.