Les singes seront toujours plus doués pour le yodel que les hommes

Les singes les meilleurs chanteurs de yodel au monde ! Cette information surprenante a été révélée par une étude publiée dans la revue britannique Philosophical Transactions of the Royal Society B. A l'intérieur les chercheurs expliquent les raisons de la suprématie des primates en la matière, et c'est une affaire de larynx.
Que les amateurs de yodel se consolent, les singes seront toujours imbattables à cette forme de vocalises grâce à une particularité de leur larynx, ont expliqué des chercheurs dans une étude jeudi.
Un larynx imbattable
Quand les singes poussent des cris, ou que des choristes suisses se lancent dans un yodel, ils passent brusquement d'une fréquence sonore à une autre. A l'inverse des chanteurs d'opéra par exemple, qui s'entraînent à passer d'un octave à un autre graduellement.
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Loin des prouesses de Tarzan, qui n'avait rien à envier à ses compagnons primates, les yodleurs arrivent à sauter brusquement d'un octave à un autre, vers le bas ou le haut. Les singes eux, peuvent effectuer un bond allant jusqu'à trois octaves et demi, selon l'étude parue dans la revue britannique Philosophical Transactions of the Royal Society B. Une "astuce" propre à leur larynx les rendra toujours imbattables, a expliqué à l'AFP son principal auteur, Jacob Dunn, de l'Université britannique Anglia Ruskin.
Humains et singes produisent des sons grâce aux vibrations des cordes vocales de leur larynx. Mais là où les premiers ont une seule paire de telles cordes, les deuxièmes en comptent deux paires, qui leur permettent de couvrir une gamme de sons plus grande. Et l'ampleur de cette gamme fournit à ces espèces éminemment sociales une façon plus complexe de communiquer entre elles.
Fin chanteur mais mauvais parleur
Les humains ont apparemment perdu cette deuxième paire de cordes vocales au cours de l'évolution. Et avec elle, l'espoir de se mesurer aux singes dans un concours de yodel. Mais ils y ont gagné un larynx plus "rationnel", selon M. Dunn, permettant de moduler plus finement des sons et de produire un langage. "Si vous associez un cerveau humain à un larynx de primate", il aura le plus grand mal à formuler des mots capables de franchir autant de cordes vocales, sans parler des poches d'air des sacs laryngés, explique le scientifique.
Les chercheurs ont mené leur étude à l'aide de capteurs sur le cou de singes de la réserve bolivienne La Senda Verde Wildlife Sanctuary. Et ont pu ainsi observer ce qui se passait dans le larynx de singes hurleurs, capucins bruns, singe-écureuil bolivien et singe-araignée péruvien. Ce dernier s'emparant du titre de champion de yodel, avec des bonds vocaux couvrant quatre octaves. Imbattable.