La SNCF a affirmé vendredi qu'elle appliquait "avec la plus grande rigueur" les consignes sanitaires après la publication par Mediapart de données d'un rapport de l'Inspection du Travail laissant craindre des "clusters ambulants". Selon ce rapport, commandé par le syndicat SUD, les niveaux de CO2, indicateur du renouvellement et de la qualité de l'air, le 12 mai dans un TGV Lyon-Montpellier, atteignaient 1.380 parties par million (ppm) avec une pointe à plus de 4.000 après l'arrivée de nombreux voyageurs à Valence.
C'est bien au-delà, note Mediapart, de la limite de 800 ppm préconisée par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) dans les espaces clos recevant du public. L'opérateur ferroviaire souligne de son côté que les recommandations du HCSP ne concernent pas le transport ferroviaire, où la réglementation fixe le niveau à 5.000 ppm "dans toutes les conditions d'exploitation". Et, se défend encore la SNCF, "les matériels TGV sont conçus pour maintenir un niveau de CO2 compris entre 1.000 et 1.500 ppm", avec un apport d'air extérieur "continu et équivalent à 20 m3 d'air neuf par heure et par voyageur".
Djebbari rassurant
En outre, affirme encore l'opérateur, "l'air recyclé subit en permanence un traitement mécanique, hygrométrique et thermique qui permet de diminuer le taux de particules virales diffusées par aérosolisation". La SNCF "applique avec la plus grande rigueur toutes les consignes et règles des autorités sanitaires, en matière de ventilation ou de filtration de l'air à bord des trains, comme elle fait respecter l'obligation de port du masque", a-t-elle assuré.
Mediapart relève de son côté le fait que les TGV, au contraire des avions, ne sont pas équipés de filtres à haute performance (HEPA). Sans ceux-ci, "les TGV sont des contaminoirs", affirme Bruno Andreotti, professeur à l'École normale supérieure (ENS), spécialiste de la physique de la dispersion du virus et de la ventilation, cité par le média en ligne.
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari s'est voulu rassurant. "Les chiffres que nous avons, sur maintenant plus d'un an et demi, montrent que les transports en commun (…) ne sont pas des lieux de propagation prioritaires", a-t-il indiqué sur CNEWS. "C'est un sujet que nous avons pris très au sérieux, nous menons actuellement des études avec le Commissariat à l'énergie atomique qui a des capacités de modélisation très fines, l'idée c'est de toujours progresser si le cas échéant nous apprenons des choses au cours de ces investigations", a-t-il toutefois ajouté.