Pour les syndicats du rail, la reprise de la dette de la SNCF par l'État est une nécessité, une urgence, et l'une des clés pour sortir du conflit. Mais pour le gouvernement, cela se résume à une épine dans le pied. Même s'il s'active pour trouver des solutions, le montant colossal de la dette - bientôt 50 milliards d'euros - reste un fardeau.
Des avantages et des inconvénients. Si l'État rachetait l'ensemble de la dette de l'entreprise, la dette publique du pays, elle, s'alourdirait nettement. On franchirait alors la barre des 100 % du PIB. Cette solution est évidemment compliquée à défendre par Bercy, qui prône la rigueur budgétaire. Toutefois, le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement ont laissé entendre ces derniers jours que "l'État prendra ses responsabilités". Que signifie vraiment cet élément de langage ? En clair, le gouvernement veut être celui qui traitera le sujet de la dette, quand tant d'autres l'ont mis sous le tapis.
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Quel calendrier pour quel scénario ? Les syndicats du rail veulent une reprise rapide de la dette. Mais au gouvernement, on évoque plutôt la fin du quinquennat. Les parties prenantes devront aussi définir la forme et la manière. Un scénario semble privilégié : sortir une partie de la dette du giron de SNCF Réseau pour la mettre dans une structure créée pour l'occasion et dépendant de l'entreprise publique. Cette manipulation comptable permettrait à la SNCF de retrouver un peu d'air, sans peser sur les finances de l'État. Ce n'est que dans une deuxième phase que l'État reprendrait à sa charge cette dette. Les arbitrages sont en cours pour en fixer les montants.
La CGT, Unsa, SUD et CFDT se retrouvent jeudi après-midi au ministère des Transports pour une table ronde sur la dette, le financement et le statut de l'entreprise SNCF.