C'est un durcissement du contrôle des armes à feu voulu par le gouvernement : une nouvelle réglementation va imposer à chaque propriétaire de déclarer son ou ses armes à feu, qu'il s'agisse d'une arme de poing ou d'un revolver de collection, avec une carte d'identité en ligne. Cinq millions d'armes sont déjà déclarées en France, mais l'État aimerait par la même occasion retrouver la trace des très nombreux fusils de chasse qui ne sont pas déclarés. Les chiffres varient énormément, mais il y en aurait encore cinq à dix millions d'armes dans la nature, et donc à immatriculer.
"Plus de munitions, donc plus de risque"
Catherine est dans ce cas-là : elle a hérité d'une carabine et d'un fusil de son père et n'a jamais jamais voulu s'en séparer. "C'est beaucoup de souvenirs de mon enfance", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Les perdreaux dans le garage, les lapins, les lièvres…"
Ces armes n'ont pas été déclarées car elles ont été achetées avant que la loi ne l'oblige, en 2011. Avec la nouvelle réglementation, il faudra désormais les signaler sur une plateforme Internet consacrée. "Ça ne me dérange pas du tout, en plus il faut éviter le risque d'accident domestique. Maintenant, je n'ai plus de munitions donc il n'y a plus de risque", assure la retraitée.
Mais pendant un temps, les armes aujourd'hui détenues par Catherine étaient chargées. "Quand il y avait des munitions, il y a déjà eu un accident", raconte-t-elle. "Un des enfants chez mon père a joué avec la carabine et il a atteint son frère à la racine du nez, entre les deux yeux et le plomb s'est fiché dans l'os frontal. Heureusement qu'il n'a pas été plus loin, mais ç'a été très difficile sur le plan émotionnel, on a eu une chance incroyable."