Un couvre-feu va concerner dès vendredi minuit 54 départements ainsi que la Polynésie française. Voilà la mesure forte du Premier ministre Jean Castex annoncée ce jeudi, lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement sur le coronavirus. Une extension "justifiée" selon le chef des maladies infectieuses et tropicales de l'Hôpital parisien Tenon, Gilles Pialoux, interrogé jeudi soir sur Europe 1.
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Des mesures "justifiées au regard des chiffres"
"Ces mesures sont justifiées au regard des chiffres que l'on voit tous les jours", indique le médecin, alors que Jean Castex a indiqué en conférence de presse que la "situation est grave". Selon le Premier ministre, le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas confirmés de Covid-19 pour 100.000 habitants, a progressé de 40% en une semaine pour atteindre 251 sur le territoire national. Et le taux de reproduction du virus induit un doublement du nombre de cas tous les 15 jours.
"On ne pourra pas externaliser les malades comme au printemps"
"Ce n'est pas un plan pour prendre en charge uniquement les personnes atteintes du Covid, mais aussi les autres patients qui ont souvent vu leurs opérations déprogrammées pendant la première vague." C'est d'ailleurs ce double flux de patients, Covid et non Covid, qui est l'une des particularités de cette seconde vague. "Chaque région, ville, hôpital est occupé à gérer sa propre épidémie et on ne pourra pas externaliser les malades comme au printemps", prévient-il. Ne restera alors que la déprogrammation des opérations non-urgentes pour soulager un peu la pression hospitalière, pointe Gilles Pialoux.
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Un couvre-feu pour les jeunes, "cela fait partie des possibilités"
Et si l'extension du couvre-feu se révèle être un échec sanitaire, le médecin avance la possibilité de prolonger la mesure uniquement à une certaine tranche d'âge. "On pourrait s'imaginer, compte tenu de la circulation du virus chez les 20-29 ans, un couvre-feu pour les jeunes. Même si cela n'est pas très politiquement correct, cela fait partie des possibilités." Quant à l'éventualité d'un reconfinement national, Gilles Pialoux l'assure : "personne n'y songe pour l'instant".