"L'hôpital public se meurt". Quelque 660 médecins hospitaliers menacent de démissionner si le gouvernement "n'ouvre pas de réelles négociations pour desserrer la contrainte imposée à l'hôpital public", dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche. "Les médecins hospitaliers ont eu beau sonner l'alarme, la rigueur est devenue austérité, puis l'austérité, pénurie", écrivent les signataires du texte, venus de "toutes spécialités, de tous hôpitaux, de toutes régions" et membres du collectif Inter-hôpitaux qui appelle à la mobilisation mardi prochain.
Les médecins signataires regrettent que "le vrai ministère de la Santé (soit) désormais à Bercy". "Comment forcer le gouvernement à ouvrir un Grenelle de l'hôpital public avec un vrai plan financé répondant aux besoins ?", interrogent-ils.
Le manque évalué à 1,3 milliard d'euros
Ils rappellent la " grève du codage" mise en place dans certains établissements il y a plusieurs mois pour bloquer "la facturation des séjours hospitaliers à la Sécurité sociale". Puis les manifestations du 14 novembre qui ont réunis plusieurs milliers de soignants et personnels hospitaliers dans toute la France. "Las : les mesures gouvernementales se résument pour 2020 à moins de 300 millions supplémentaires, alors que de l'avis général il manque 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation programmée des charges", poursuivent les signataires.
Ils promettent qu'à 1.000 signataires, ils adresseront leur "lettre à la ministre pour lui enjoindre d'ouvrir les négociations avec le collectif Inter-hôpitaux... ou de (les) rejoindre". Après neuf mois de crise à l'hôpital public, médecins, soignants ou encore internes sont de nouveau appelés à se mobiliser partout en France mardi, par des collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences rejoints par des organisations de praticiens et les syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD, Unsa.