L'Ile-de-France adopte un budget «contraint» avec 760 millions d'euros d'économies
Le conseil régional d'Ile-de-France a voté ce jeudi son budget 2025, qui prévoit 760 millions d'euros d'économies, au terme de longs débats sur la réalité du montant des enveloppes consacrées à certains secteurs, dont le logement. Valérie Pécresse estime que c'est une "décision contrainte".
Le conseil régional d'Ile-de-France présidé par Valérie Pécresse (LR) a voté jeudi son budget 2025, qui prévoit 760 millions d'euros d'économies, au terme de longs débats sur la réalité du montant des enveloppes consacrées à certains secteurs, dont le logement.
Face à la menace d'une coupe de 5% de ses recettes dans le projet de loi de finances initial pour 2025, soit 221 millions d'euros ainsi qu'une perte de 100 millions de recettes de TVA mal calculées par l'Etat, le conseil régional prévoit 760 millions d'euros d'économies en 2025 pour anticiper "trois ans de pertes de recettes", "sans hausse d'impôts", pour les Franciliens.
Une "année blanche" en conséquence de la baisse des dépenses
"Une décision contrainte", a plaidé Mme Pécresse devant les élus, qui ont voté le budget de 5,8 milliards d'euros à 161 voix pour, 67 contre, après que la présidente de région a refusé de reporter le budget comme le proposaient certains élus de l'opposition.
Fustigeant une "politique de rabot" dans les principales compétences régionales, les transports et les lycées, l'ancienne ministre du budget a réaffirmé son intention de sanctuariser ces enveloppes et de suspendre le financement de tous les projets cofinancés avec l'Etat, excepté dans les transports.
La baisse des dépenses entraîne en revanche une "année blanche" avec l'arrêt des projets d'énergies renouvelables, les subventions au logement sauf pour la rénovation urbaine, ainsi qu'un programme de formation pour les demandeurs d'emploi les moins qualifiés.
"Un budget d'une austérité sans précédent"
La bataille des chiffres a dominé les débats durant deux jours. "C'est un budget d'une austérité sans précédent", a dénoncé Céline Malaisé (PCF), soulignant que le projet de loi de finances Barnier n'imposait "qu'une baisse de 161 millions d'euros".
L'opposition communiste a alerté sur une coupe de 74 millions d'euros des engagements dans la construction de nouveaux logements, notamment sociaux, comme sur la baisse des investissements dans la mise en accessibilité des transports.
Le socialiste Adrien Delacroix a pointé "l'effet désastreux que peut avoir la mesure de supprimer totalement, sans aucune modération, le soutien aux différentes opérations de logements".
"Le budget pour les lycées est sanctuarisé"
"La Région n'abandonne pas le logement, elle suspend les nouveaux engagements mais honore les engagements déjà pris", avait expliqué à l'AFP Geoffroy Didier, porte-parole de la majorité. En cas "d'évolution" du budget de l'Etat, le vice-président au logement Jean-Philippe Dugoin Clément a promis une "reprise des financements à court terme".
Les socialistes ont dénoncé pour leur part "une sanctuarisation en trompe-l'oeil des investissements dans les lycées", tandis que les écologistes ont critiqué des priorités "centrées sur des compétences non obligatoires comme la sécurité".
"Le budget pour les lycées est sanctuarisé. Vous évoquez une baisse sensible des investissements que je ne retrouve pas dans le projet de budget 2025", a rétorqué James Chéron, vice-président UDI chargé des lycées, rappelant que la tarification sociale des cantines était maintenue pour les plus modestes.