Les derniers chiffres ne sont pas bons. Le nombre de morts sur les routes de France a augmenté de 8,9 % en novembre. Ainsi, depuis janvier, ce sont 3.477 personnes ont perdu la vie à cause d'un accident de voiture. Et le gouvernement a décidé de réagir. Dans un tweet, le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit favorable à une limitation de vitesse à 80km/h sur les routes bidirectionnelles nationales et départementales. Une décision doit être prise en janvier, lors du Comité interministériel de la sécurité routière.
Un ministre "sous influence"? "Une fausse-bonne idée" pour Pierre Chasseray, le délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes". "Je pense que le Premier ministre a prononcé ces mots sans avoir une vision globale de la sécurité routière", estime-t-il au micro d'Europe 1. "Pour l'instant, il est certainement sous l'influence d'un petit lobby qui a décidé de manipuler un petit peu les chiffres pour permettre cette baisse de la limitation de vitesse pour laquelle il milite depuis des années", veut-il dénoncer. Interrogée début décembre par Europe 1, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, avait notamment estimé que la baisse de la limitation était "une mesure incontournable" pour pouvoir lutter contre une mortalité routière repartie à la hausse depuis près de quatre ans.
"Une question de comportement". Mais pour Pierre Chasseray, cette mesure n'est pas la bonne. "Il n'y a pas d'intérêt à baisser la limitation de vitesse, parce que lorsque l'on se compare aux pays voisins, on se rend compte que tous les pays limitrophes sont à 90km/h avec des meilleures résultats que nous, voir même à des limitations de vitesse supérieures", souligne-t-il, citant notamment l'Allemagne en exemple : "C'est 100 km/h avec 25% d'accidents en moins". Ce responsable associatif l'assure : "Ce n'est pas une question de limitation de vitesse, c'est une question de comportement".